Si, après son instauration le 14 août passé, puis avec le Ramadan et les
vacances, la nouvelle semaine algérienne n'avait pas fait parler beaucoup
d'elle, actuellement, et avec la reprise d'une activité normale, les citoyens
commencent à se sentir un peu à l'étroit durant les 4 jours qu'elle dure. En
effet, et comme tout le monde le sait, les habitudes sont longues à se faire
oublier, surtout si le changement demandé n'est pas justifié. En Algérie, et
ceci depuis la moitié des années 70, les citoyens vivent au rythme d'un jeudi
après-midi et vendredi qui leur permettaient de vaquer à leurs besoins
personnels et de se reposer. En 2009, c'est-à-dire 34 ans après, on leur
demande de reporter jeudi sur samedi, tout en gardant le vendredi, et ceci du
jour au lendemain.
Cela aurait pu être relativement
simple si tout avait suivi, mais quand le citoyen sort samedi matin sans encore
se rendre vraiment compte s'il travaille ce jour-là ou pas et qu'il trouve la
poste ouverte, quelques institutions qui travaillent, les éboueurs qui vaquent
à leurs tâches, il y a lieu de se sentir un peu dépassé. Mais ce n'est pas tout
car les gens sont habitués à ne pas travailler jeudi soit pendant toute la
journée soit pendant l'après-midi puis de travailler samedi. Maintenant, on
leur demande de travailler jeudi toute la journée mais pas le samedi et alors
là, le fameux laxisme algérien reprend le dessus : «Je ne peux pas travailler
jeudi car c'est la fin de la semaine et je ne travaille pas samedi car c'est
devenu une journée de week-end». Et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés
avec une semaine de 4 jours, amputée naturellement du jeudi et officiellement
du samedi.
Certains se demandent pour quelle
raison le samedi est devenu chômé et payé pour l'ensemble des travailleurs
alors qu'il était déjà pour les banquiers qui ont servi d'alibi, d'autres
affirment qu'ils ne comprennent plus rien à notre semaine qui se rétrécit sans
que tout le monde en profite. D'autres encore s'étonnent qu'il y ait des
écoles, des établissements et des institutions étatiques qui travaillent
samedi. Si nous faisons le compte, nous trouverons que beaucoup de secteurs
n'ont rien changé à leur semaine qui demeure du samedi au mercredi ou au jeudi
matin, ou encore de dimanche à jeudi après-midi. Ainsi, les journaux, Algérie
Poste, les banques publiques et privées, quelques écoles, les APC et les
administrations qui travaillent avec le public n'ont connu aucun changement.
Pour les élèves de tous les paliers de l'enseignement, les heures du samedi ont
été divisées par 4 et étalées sur la semaine, les faisant sortir à 17h30, sans
compter que la journée d'étude s'allonge pour eux.
Les parents n'ont de cesse
d'attirer l'attention des responsables sur le trop lourd fardeau quotidien
supporté par leurs progénitures qui ne savent plus où donner... du dos, pour le
cartable dans lequel ils mettent tous les livres et les cahiers de la journée,
pour le mur auquel ils s'adossent entre midi et treize heures pour grignoter un
morceau de pain et du fromage ou, enfin, pour la pluie et le vent quand ils
parcourent les kilomètres qui les séparent de leur domicile.
Mais il y a ceux qui se frottent
les mains comme les commerçants car, les travailleurs ont plus de temps pour
acheter, le samedi en plus du vendredi, et, bien entendu, les sempiternels
fainéants qui ont applaudi en s'entendant dire qu'ils ne travailleront pas le
samedi, «c'est toujours ça de gagné», disent-ils.
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Posté Le : 15/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com