Algérie

École nationale supérieur de vétérinaire : Les étudiants décident de poursuivre le débrayage


En grève illimitée depuis le 25 mai dernier, les étudiants de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire (ENSV) et de son annexe ne décolèrent toujours pas. L'ébullition et l'effervescence demeurent de mise, et ce, en dépit de l'envoi par le ministère de tutelle d'une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur la gestion « catastrophique » de l'école dénoncée par les étudiants grévistes. Ces derniers ont pris, hier, la décision de monter d'un cran dans leur protestation pour arracher leur droit. Rappelons la genèse du problème. Près de 700 étudiants de l'ENSV sont passés à l'action le 25 mai dernier, date coïncidant avec le dernier examen. Ils ont opté pour un mouvement de protestation en fermant tous les accès menant à l'école avec interdiction de circulation des personnels enseignants, du directeur et de son staff.Les grévistes étaient maîtres des lieux et seuls les étudiants détenteurs d'une carte et les agents de sécurité qui se relayent sont autorisés à accéder au campus. « Notre action est pacifique. Malgré la pression que nous subissons de la part de l'administration, nous restons sereins. Nous n'allons pas enterrer la hache de guerre tant que le directeur est maintenu dans son poste », a pesté un étudiant. La revendication principale des étudiants est le départ du directeur qui a, selon les protestataires, instauré un régime stalinien au sein du campus et un climat malsain.Les grévistes contestent le comportement du directeur et remettent en cause l'enseignement prodigué par des enseignants qui n'ont pas le niveau « requis ». « Nous étudions dans des conditions inacceptables. Des étudiants ont été exclus d'office parce qu'ils ont dénoncé des injustices. Nous faisons face à d'énormes contraintes pédagogiques. Le premier responsable de l'école applique sa propre loi et non celle de la hiérarchie », ont affirmé les étudiants qui réclament fortement le départ du directeur de l'établissement. « Le département de Harraoubia ne peut se taire sur les pratiques de ce directeur. Ce dernier ne s'est jamais soucié des problèmes sérieux des étudiants, il a juste excellé en matière d'exclusion sans aucun motif valable des étudiants. Nous n'allons pas baisser les bras », menacent ces derniers en colère.Hier, encore, les étudiants se sont insurgés contre la réponse donnée par l'administration de Harraoubia à leur série de revendications. « Nous avons reçu un document non signé stipulant que la tutelle prend en charge nos doléances. Le document, qui ne porte pas l'entête du ministère, occulte, toutefois, notre revendication principale, à savoir le départ du directeur. De fait, nous avons décidé de l'ignorer », ont soutenu les étudiants grévistes. Dans son courrier, l'administration reconnaît qu'il y a un malaise au sein de l'ENSV : « Suite à la grève initiée par les étudiants de l'ENSV, le ministère de tutelle a mis en place, en réponse à la demande des étudiants, une commission d'enquête qui s'est rendue sur les lieux à plusieurs reprises, du 27 mai au 7 juin 2010, pour s'enquérir de la situation, être à l'écoute des étudiants et recueillir leurs revendications », lit-on dans le communiqué transmis aux grévistes.Après étude des questions soulevées par les étudiants, l'administration du département de Harraoubia a arrêté une série de mesures ; s'agissant du renforcement des travaux pratiques, la question sera réglée en concertation avec les comités pédagogiques, pour l'actualisation de la documentation de la bibliothèque, un financement spécial sera débloqué par l'administration centrale, il y aura un réaménagement du programme pour permettre aux étudiants de mieux préparer leur projet de fin d'études (PEF) et un examen des moyens de valorisation de ce travail personnel, le renforcement de l'encadrement pédagogique sera réalisé à travers un programme de partenariat national et éventuellement international.Pour ce qui est du départ du directeur de l'ENSV et de ses collaborateurs, la commission a estimé que les étudiants n'ont pas le droit de formuler une telle revendication. Néanmoins, un rapport a été remis au ministre, relatant les problèmes relationnels existant entre les différentes composantes de l'école. Ces explications n'ont apparemment pas convaincu les étudiants grévistes qui doutent de la crédibilité de ladite commission et décident de radicaliser leur mouvement.
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