Ecole : Bilan d’un trimestre

Ecole : Bilan d’un trimestre Après un premier trimestre des plus laborieux, il est intéressant de faire le point, évaluer quelque peu le travail effectué par les enseignants et les élèves, jauger les actions pédagogiques entreprises et recenser les lacunes. Cette période a été marquée par le lancement de la 4ème année primaire qui a vu un nouveau programme mis sur rails. Pas moins de huit manuels (8) sont destinés aux élèves de ce niveau qui auront à faire connaissance avec deux autres disciplines: l’Histoire et la Géographie. Il est bon de signaler que les élèves de la 3ème année primaire comptent dans leur emploi du temps, eux aussi, à partir de cette année, des cours d’Histoire et de Géographie. Les enseignants, ainsi que les parents estiment que le nombre de matières enseignées au primaire est exagéré et les enfants étant sollicités sans relâche ne trouvent, pour ceux qui mettent de l’ardeur au labeur, pas un temps de répit.En ce qui concerne les manuels utilisés et pour les seules années touchées par la réforme, les livres indispensables en classe sont au nombre de 6 pour la 1ère année, 8 pour la 2ème année, 8 en 3ème année et 8 en 4ème année. Une question se pose d’elle-même: Les petits écoliers algériens ne seraient-ils pas ceux qui trimbalent dans leur cartable le plus grand nombre de livres au monde? Pour ce qui est des contrôles (devoirs, compositions,...), ils suivent le même rythme que celui imposé l’année dernière, nonobstant ce qui a été déclaré à la rentrée, selon lequel un allègement a été décidé. D’allègement, il n’en est rien en effet, puisque les élèves sont astreints à des devoirs et contrôles quotidiens et à des compositions ciblant les matières principales (langue arabe, mathématiques et langue française), en fin de chaque mois. Le dernier mois de chaque trimestre étant réservé aux compositions qui toucheront toutes les disciplines enseignées. En outre, de nouveaux carnets scolaires ont été mis en circulation, que l’enseignant doit mettre à jour pour être présentés aux parents. Pour leur tenue, il faut une véritable gymnastique et beaucoup de temps. Ainsi, et pour chaque matière, les moyennes des notes acquises en devoirs et contrôles quotidiens sont multipliées par 2, celles obtenues en compositions multipliées par 3, on additionne le tout et on divise le total par 5. La note qui en résultera représentera la moyenne de la discipline. Toutes les moyennes ainsi calculées seront additionnées entre elles et le total divisé par le nombre de matières. Le résultat donnera la moyenne trimestrielle de chaque élève. Ouf! Pour calculer ces différentes notes, il est certain que les enseignants doivent réserver beaucoup de temps à cette opération. Et nombreux sont ceux qui sacrifient cours et leçons pour effectuer ce travail. Ce trimestre a également vu le projet de l’établissement mis sur la table. En quoi consiste cette opération? Chaque établissement scolaire doit établir une sorte de contrat de performance à réaliser, en tenant compte des lacunes recensées et des procédures pouvant être engagées pour aboutir aux objectifs ciblés. Certains chefs d’établissement n’ayant aucune notion de la manière à mettre en œuvre pour réaliser ce projet sont déroutés et vont passer sûrement à côté de leur sujet. Ce projet est en lui-même très utile pour une démarche planifiée et réfléchie aux fins de donner à chaque établissement la possibilité de sortir des sentiers battus et lui permettre de réaliser ses vœux. Mais faut-il encore que les moyens soient disponibles et que les partenaires (tutelle, parents, parrainage, services techniques de l’APC,...) jouent le jeu. Pour terminer, il est utile de signaler que les directeurs d’école ont passé tout ce trimestre à remplir des documents (statistiques, états et autres paperasses), au lieu de se consacrer à leur rôle pédagogique qui est leur mission première. Faire un bilan exhaustif de cette période serait ambitieux, aussi les remarques soulevées ici en est un aperçu très succinct susceptible d’attirer l’attention des décideurs pour une éventuelle prise de conscience afin de redonner à l’école le rôle qui lui est assigné de former une tête bien faite au lieu d’une tête bien pleine.   S.B.S.