Nicolas Sarkozy qui est au plus bas dans les sondages, moins de 30%, prend des accents gaulliens. Il convoque les crises arabes pour, un, limoger Michèle Alliot-Marie qui a laissé la politique étrangère française sans voix, après le départ forcé de deux présidents «amis», le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali et l’Egyptien Hosni Moubarak, «considérés comme des remparts contre le terrorisme et le fondamentalisme religieux», deux, pour «expliquer les enjeux de l’avenir et protéger les Français» des flux migratoires si les révolutions de la rive Sud tournent mal. «En opposant la démocratie et la liberté à toutes les formes de dictature, les révolutions arabes ouvrent une ère nouvelle dans nos relations avec ces pays dont nous sommes si proches par l’Histoire et par la géographie», dit-il pour justifier le retour d’Alain Juppé, un «chiraquien» à la «réussite unanimement reconnue» au Quai d’Orsay, une place qu’il a occupée entre 1993 et 1995 pour «accompagner, soutenir, aider les peuples qui ont choisi d’être libres» et «recadrer» le débat sur l’Islam souhaité par l’UMP à partir du 5 avril prochain. Après des semaines d’attentisme, la France cherche à donner corps à son soutien aux révolutions arabes. Y compris par des mesures concrètes, comme l’envoi d’une «opération massive de soutien humanitaire». «Si toutes les bonnes volontés ne s’unissent pas pour les faire réussir», ces révolutions «peuvent aussi bien sombrer dans la violence et déboucher sur des dictatures pires encore que les précédentes. Nous savons ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoires devenus incontrôlables et sur le terrorisme. C’est toute l’Europe alors qui serait en première ligne», avertit-il pour justifier la nomination à l’Intérieur de son plus proche collaborateur, Claude Guéant pour lequel il recrée le ministère de l’Immigration, pour gagner à l’approche de la présidentielle de mai 2012 la bataille contre la criminalité et l’insécurité, deux enjeux électoraux primordiaux pour l’extrême- droite qui remonte dans les sondages. D’où son appel à la «refondation» de l’Union pour la Méditerranée, un projet enlisé depuis juillet 2008 à Paris par «Plomb durci», l’opération menée par Israël dans la bande de Ghaza, avec cette fois une volonté d’aller «plus loin dans le volet politique, les droits de l’Homme, la démocratie, la liberté», dixit Henri Guaino, le conseiller spécial de Sarkozy et à un sommet spécial de l’Union européenne sur les révolutions arabes. Selon Guaino, la France a des propositions à faire à ses partenaires européens et du Sud «pour éviter que ces révolutions ne tournent mal». «Les flux migratoires, c’est quelque chose dont nous devrions discuter à 43 et pas seulement entre nous Européens», précise-t-il. Outre ces «flux», Sarkozy agite comme l’extrême-droite le «risque islamiste» en cas d’échec des transitions démocratiques arabes.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Par Djamel Boukrine.
Source : www.horizons.com