Tel Aviv est sur le qui-vive. L'Etat hébreu vit très mal le malaise provoqué par l'effet boomerang du «printemps arabe» appréhendé en cataclysme. Au cœur de l'enjeu régional : la perte de l'alliance stratégique qui risque de ne pas survivre à la chute de Moubarak en symbole d'une à¨re révolue. Elle s'enlise dans un cycle de crise induit par le grave précédent des 5 policiers égyptiens tués, le 18 août, par les forces israéliennes lancées à la poursuite des auteurs des attaques à Eilat (5 Israéliens morts). A son paroxysme, la détérioration de la relation bilatérale a été totalement et pleinement consacrée par le démantèlement du mur érigé le long de l'ambassade israélienne au Caire et l'assaut des manifestants qui aurait pu virer au drame, n'eut été la prompte et efficace intervention d'un commando égyptien protégeant et délivrant les 6 gardes de sécurité maintenus sur les lieux pour assurer la sécurité de la mission diplomatique. Outre un bilan sanglant (4 morts et 1 000 blessés dans les rangs des émeutiers), le départ précipité de l'ambassadeur et des 80 membres du personnel diplomatique israélien plombe le ciel israélo-égyptien de tensions accumulées et de frustrations grandissantes. Dans la nouvelle Egypte bouillonnante d'incertitudes, le modus vivendi se décline en perspective de rupture avec l'héritage honni de camp David et d'une dynamique de changement inéluctable porteuse de «révision» des relations israélo-égyptiennes, ouvertement proclamée par le nouveau Parti de la liberté et de la justice de la puissante confrérie des Frères musulmans. Face à un isolement régional, accentué par le bras de fer qui oppose Tel Aviv à l'autre allié stratégique de la région, la Turquie d'Erdogan en l'occurrence, le credo fonde l'unanimité de la classe dirigeante acquise à la paix des alliés douteuse et défendue par le courant extrémiste représenté par son chef de file, en la personne du ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman. De manière solennelle, le Premier ministre, Netanyahu, plaide la normalisation et l'engagement «à préserver la paix» fondamentalement antinomique avec le déni historique et la poursuite de la colonisation en Palestine occupée tenue de se tourner vers les Nations unies pour revendiquer la reconnaissance et l'adhésion d'un Etat indépendant. La paix fictive des alliés peut-elle remplacer la paix globale et définitive dans la région ' Pour un parlementaire d'El Kadima, «rien ne pourra s'améliorer tant que le gouvernement (israélien Ndlr) ne prendra pas d'initiatives avec les Palestiniens». Tout est presque dit.
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Posté Le : 11/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Par : Larbi Chaabouni.
Source : www.horizons.com