Mortel devoir d?informer
Les médias/monde à l?ère de la globalisation ouvrent les portes les plus fermées des régimes autoritaires. Le prix de vies humaines actives dans ce cowmbat ne peut être compté vraiment ; même si des régimes résolument réfractaires à la liberté de communication fléchissent. Le bilan de Reporters sans frontières (RSF) demeure un précieux repère. Dans cet entre deux années 2007/2008 quelques signes frappent de leur capacité à nous faire méditer sur les enjeux des médias à notre époque. Comme un arrêt sur des images surréalistes ; mais en même temps si chargées de temporalité. Le chapelet des mesures contre la liberté d?informer établi par l?Organisation non gouvernementale (ONG) frappe de sens sur les capacités des censeurs à « s?adapter » aux nouveaux outils de liberté de communication : 2600sites et blogs ont été censurés en 2007. Les rédacteurs de son rapport 2007 affirment qu?aujourd?hui encore des gouvernements, comme ceux de Chine, Birmanie et Syrie, tiennent encore à « réduire l?Internet à un réseau limité d?Intranet ». Ces pays-là réalisent les plus gros scores de fermeture, ou suspensions, de sites dans le monde, chiffrées au total, l?année 2007, à 2676. La plupart des sites étaient conçus en site de discussion. Les moments les plus féroces de censure ont été, note RSF, avant et pendant le 17ème Congrès du parti communiste chinois. La Syrie quant à elle a bloqué les servies de Facebook, E-Mail Hotmail et le logiciel de téléphonie mobile Skype, au motif de « leur infiltration par les services secrets israéliens. Dans le décalogue tracé par RSF on note aussi que le régime militaire au pouvoir en Birmanie a voulu couper le pays du monde en essayant d?interdire totalement l?accès au Net à partir du pays. En particulier en octobre, pendant la manifestation des moines birmans. La censure a embrasé les autres médias. L?organisation, basée à Paris, établit aussi que le nombre de journalistes tués dans l?exercice de leur profession, a augmenté de 244% en cinq années. Au moins, indique-t-elle, 86 professionnels ont péri en activité ou/et pour la profession. Le « pic » dépassé de 2002 fait remémorer 103 journalistes décédés de diverses formes mais toujours en activité : notamment au Rwanda, en Algérie et ex-Yougoslavie. En 2007, l?Irak compte plus de la moitié des journalistes tués. Appelé à redéfinir à son sens ce que peut offrir de « meilleur » chaque civilisation, et pourquoi pas de possibles symbioses entre elles, le philosophe Edgar Morin vient d?apporter, en passionnant forum de Net de stimulantes idées. « Je crois, dit-il, qu?en ce qui concerne la civilisation européenne, ce sont les idées de démocratie, de droits de l?homme et de la femme. En ce qui concerne la Chine, c?est une civilisation fondée sur le taoïsme, sur une conception de la vie et de la nature très riche et une idée de sagesse. Je dirais que toute culture a ses vertus, ses superstitions, ses erreurs, et je pense que ce sont surtout les vertus des différentes cultures qui devraient se rencontrer. Je pense que l?Occident en général et l?Europe ont développé surtout le côté matériel et technique de la civilisation, et ont sous-développé tout ce qui concerne l?âme, l?esprit, la relation avec soi-même et avec autrui. Et je pense que là-dessus, on peut puiser dans ce qu?apportent beaucoup d?autres civilisations. » C?est probablement parce que les journalistes, partout dans le monde, sont au c?ur des tensions et d?un travail qui les mènent à s?occuper de ce qui « ne les regarde pas » - tisser tout simplement au jour le jour « les possibles symbioses » entre les civilisations que l?empêchement ultime - la mort - les guette. Mais sans cela le métier aurait-il vraiment un sens ?
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Posté Le : 10/01/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Belkacem Mostefaoui
Source : www.elwatan.com