Algérie


ECHOS
La forêt sauvage recule : L'industrie agroalimentaire mise en causeSelon une étude publiée par Science Advances, le 13 janvier dernier, intitulée "Intact Forest Landscapes" (les espaces forestiers sauvages encore intacts- IFL) représentent près du cinquième des forêts de la planète. Ils sont en recul de 7,2% entre 2000 et 2013. C'est ce que confirment aussi les photos satellitaires de ces écosystèmes uniques. L'accélération de la perte de cette biodiversité est nette et vertigineuse ; elle est de 3 trois plus entre 2011 et 2013 par rapport à la période 2001-2003. Seules quelques régions du globe abritent encore des écosystèmes forestiers de cette valeur : l'Amazonie, l'Afrique centrale, le Grand Nord, l'Asie du Sud-Est. Globalement, 60 % des disparitions sont enregistrées dans les régions tropicales, en particulier en Amérique du Sud (avec 322 000 km2 en moins) et en Afrique (101 000 km2). Novethic qui cite le professeur de sciences géographiques à l'université du Maryland, aux Etats-Unis, Matthew Hansen qui a conduit cette étude avec des experts de Greenpeace travaillant notamment en Russie et au Canada note qu'"on ne peut malheureusement pas être surpris par ces résultats...Les observations par satellite sont tellement claires sur ce qui se passe! Elles ont incité le Brésil à réagir et à prendre des mesures contre la déforestation ; c'est loin d'être le cas partout. Les gouvernements ne sont d'ailleurs pas seuls en cause : pour que l'huile de palme cesse de ravager les forêts d'Indonésie, il faudrait transformer toute l'économie, car aux Etats-Unis tous nos produits en contiennent!". Les forêts comme les IFL sont très majoritairement victimes des activités humaines. Les maux qui les touchent diffèrent à cause de la conquête des terres par l'agroindustrie (huile de palme, soja). Ils sont plus importants sur les zones plus accessibles. En Afrique, au Cameroun, Gabon et République du Congo, la forte dégradation de l'écosystème forestier s'opère avec une cadence supérieure. Enfin l'étude note que "si le rythme de destruction observé entre 2000 et 2013 se maintient, le Paraguay, le Laos, le Cambodge et la Guinée équatoriale perdront leurs forêts intactes (IFL) d'ici vingt ans, et quinze autres pays d'ici soixante ans.Pierre Rabhi au journal ?'Le monde'' : "La frénésie est presque une épidémie généralisée"Pierre Rabhi, le "paysan écrivain" s'est confié au journal Le Monde (20 janvier 2017) après la sortie de son dernier livre, La convergence des consciences, en décembre 2016. Le père de l'agroécologie considère que la pratique agricole ne doit pas se limiter à une technique, mais prendre en compte l'ensemble du milieu dans lequel elle s'inscrit : "La pratique agroécologique a le pouvoir de refertiliser les sols, de lutter contre la désertification, de préserver la biodiversité (dont les semences), d'optimiser l'usage de l'eau". À 78 ans, le militant écologiste n'a rien perdu de sa verve et de ses jugements acérés. L'humanité est folle et la planète est entre des mains inconscientes... L'évolution générale n'est pas bonne, même s'il y a de petits progrès de-ci, de-là... Nous sommes capables de toutes sortes de prodiges et de prouesses techniques et technologiques, mais à force de mobiliser notre génie sur la destruction et la mort, nous retournons cette prodigiosité contre nous. La question est de savoir pourquoi nous sommes dans cette contradiction et comment nous nous sommes installés dans cette ornière, dit-il, en répondant à une question sur les raisons de son pessimisme quant à l'avenir de la planète. Son regard sur l'organisation humaine reste le même. "Oui ! Le jardin oblige à la patience, car on ne peut semer aujourd'hui et récolter demain. Certains moyens artificiels accélèrent le processus, mais le vrai temps, celui qui est ponctué par la respiration ou les battements du c?ur, est le seul à procurer un sentiment d'éternité. Le tout consiste à échapper à la frénésie dans laquelle notre société est entrée : quand la logique du profit accélère le temps pour des finalités stupides... Cette frénésie est presque une épidémie généralisée... On est tombé dans cette anomalie pour gagner du temps, mais cette normalité nous piège maintenant". Le problème est surtout de "savoir si nous sommes capables de changer les choses, de créer un autre espace-temps et de sortir du système esclavagiste qui nous est imposé", conclut-il.R. S.


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