Algérie

Echec système pour des émeutes sans cause politique apparente


Les émeutes se suivent et se ressemblent. Sans cause politique apparente, sans but politique apparent. Le régime peut jouer donc les apparences : ce sont des évènements qui arrivent partout ailleurs, des faits divers presque anodins gérables par le rétablissement de l'ordre. Une simple affaire de police, pas une affaire politique. Pourtant, ces émeutes, qui prennent une intensité plus violente, rassemblées avec l'actualité ordinaire du pays, celle des harraga, de la délinquance, de la drogue..., soulèvent bien des questions politiques. La ressemblance avec les évènements d'octobre 1988 devrait pourtant interpeller ceux qui détiennent les leviers de commande et leur interdire de banaliser les choses. Si les jeunes Algériens n'ont pas un discours politique, c'est que la possibilité même de la politique n'existe pas. Ce n'est pas justifier la violence ou l'émeute que de le constater. L'Algérie se répète, dangereusement. Le multipartisme, tel qu'il fonctionne, est si peu convaincant qu'il ne peut représenter une offre politique. Son inutilité sociale se manifeste cruellement devant son incapacité à être une passerelle, un recours possible. Les partis politiques ne sont que des virtualités lointaines qui ne font pas sens pour les citoyens. Ce n'est pas fondamentalement de leur faute. Ils oeuvrent dans le cadre d'un fonctionnement qui en fait, au mieux, des représentants du régime, mais dans tous les cas, un décor destiné à créer l'ersatz de pluralisme. Ils sont, de ce fait, incapables de représenter la société, de la structurer ou de l'éclairer sur les enjeux. Le préalable à cette capacité de faire de la politique et de structurer la société n'existe pas. Ce préalable est celui d'un fonctionnement du système politique où l'arbitrage populaire se fait à partir de programmes politiques concurrentiels. Les bonnes questionsrestent sans réponses
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