Le recours à l'importation de la pomme de terre est-il inévitable ' Avec une crise qui s'installe dans la durée sur des marchés où le prix de ce féculent flambe, atteignant des pics qui semblent hors de toute maîtrise, pouvant aller au-delà des 150 dinars le kilo dans les prochains jours, selon certaines estimations de vendeurs de légumes, le gouvernement pourrait se tourner vers l'importation pour approvisionner les marchés et casser les prix.C'est une option qui n'a jamais été écartée par les pouvoirs publics depuis les premiers signes de cette crise de la pomme de terre qui ont fait leur apparition depuis quelques mois.
Durant les mois d'octobre et novembre derniers, le gouvernement a eu recours au déstockage d'énormes quantités de pommes de terre, qui ont été injectées sur le marché pour tenter d'atténuer la forte demande et faire baisser les prix qui frôlaient les 120 dinars/kilo. On croyait que cette mesure suffirait à satisfaire les besoins du marché et à mettre un terme à la spirale spéculative, mais le président Tebboune a retenu à la fin du mois d'octobre la possibilité de recourir à l'importation «à titre urgent et exceptionnel».
Jusque-là, on a pu éviter ce remède de l'importation, mais le casse-tête de la pomme de terre persiste encore à moins d'un mois du mois de Ramadhan, une période de pic en matière de consommation en général, en particulier ce produit qui se couple à différentes recettes, quasi inévitable sur la table des jeûneurs. Cette pression sur la patate qui ne veut pas se dissiper révèle-t-elle une puissance des spéculateurs et en face une impuissance du gouvernement à les contrer malgré le renforcement des moyens de la lutte anti-spéculation ' Apparemment, même s'ils ne sont jamais trop loin quand une pression se fait sentir sur un quelconque produit, les spéculateurs ne sont pas à l'origine de cette dernière flambée des prix de la pomme de terre.
Selon les explications des agriculteurs, eux-mêmes, la pénurie (qui entraîne la hausse des prix) est due à la sécheresse et le manque de moyens d'irrigation (puits à sec), ainsi que le manque d'accès aux lieux frigorifiés, suite à la fermeture des endroits de stockage « illicites » lors de la récente campagne de lutte contre les spéculateurs, qui les a poussés instinctivement à limiter leur production. Si on veut éviter une flambée historique des prix, n'est-il pas temps de mettre en ?uvre dans l'immédiat l'importation de la pomme de terre «à titre urgent et exceptionnel».
Car, si l'on admet que les pouvoirs publics doivent tenir en compte la spécificité de l'instabilité « cyclique » de la production de pomme de terre, passant de l'abondance à la pénurie, aucune excuse ne pourrait justifier l'échec de la gestion de cette crise endémique.
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Posté Le : 05/03/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com