Echec et mat

Vendre son âme, sa pu deur et son orgueil pour affréter une fantaisiste irréalité est une duperie puérile et onéreuse. On ne peut pas cacher éternellement ses insuffisances et son ignorance; les courtisans et les sbires, même nombreux, ne pourront les dissimuler. Puis viendra le jour où la nudité le crie pour le rappeler à ceux qui veulent l'entendre, à ce moment-là, le sourd attendra dans l'antichambre jusqu'à ce qu'on vienne l'exhumer de sa bulle. Certains, par un accident de circonstances, s'accrochent et se fixent sur des sièges qui ne sont pas faits pour eux; ils omettent et mentent à leurs propres personnes d'abord, et croient par naïveté ou par suffisance que ni le temps ni ses aléas ne peuvent les éjecter hors du monde des illusions qu'ils ont bâti. La chute est fracassante et la douleur est irradiante et diffuse. Le réveil est cauchemardesque, le vide s'installe et la solitude est criarde. Le Shah est mort. Tous les serviles et les faux flatteurs qui gravitaient autour de son étable, s'en détachent, la quittent sans honte ni remord, pour se mettre au service du suivant; les sentiments ne sont pas leur apanage. C'est souvent l'amère réalité qui rattrape ceux qui poussent leur destin à se maintenir obstinément dans une situation précaire, parce qu'ils chaussent petit et les godillots sont trop larges à leurs pieds. Ceci les mettent en dérision et à la moquerie générale qu'ils ne sont pas près de leur faire face, alors ils quittent la scène, malgré eux, non sans chagrin et amertume imprégnés dans leurs os et s'enfoncent dans une léthargie définitive au fond de leurs tanières. Echec et mat !