Algérie

Echec de la réunion de conciliation



Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) est doublement déçu par l'attitude des pouvoirs publics. Hier, à la veille du mouvement de débrayage illimité auquel a appelé le syndicat, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière a pris le soin d'inviter toutes les parties concernées par le conflit, notamment les responsables de cette organisation syndicale, les représentants de la Fonction publique et ceux de l'inspection du travail à une réunion de conciliation, tel que prévu par la loi 90-02 du 6 février 1990. Cette loi stipule que « l'autorité hiérarchique supérieure convoque dans les huit jours de sa saisine les parties au différend collectif de travail à une réunion de conciliation, en présence des représentants de l'autorité chargée de la Fonction publique et de l'inspection du travail territorialement compétente ». Pour rappel, le SNPSSP a déposé il y a plus de huit jours un préavis de grève en bonne et due forme. Respectueux des lois de la République, le syndicat a répondu favorablement à l'invitation du ministre, estimant que c'était là une opportunité pour exposer l'ensemble des problèmes ainsi que les revendications et, pourquoi pas, arriver à une solution afin d'éviter une grève qui risquerait de paralyser toute les structures sanitaires. Mais quelle fut leur surprise lorsque, arrivés au lieu du rendez-vous, les responsables du syndicat se sont retrouvés uniquement face au staff du ministre. Les autres invités ont tout simplement décliné l'invitation.« Cela nous renseigne sur le "sérieux" qui prévaut dans nos institutions et la manière dont les deux institutions ayant brillé par leur absence se comportent avec les travailleurs. C'est aussi le manque de crédibilité de la tutelle qui fait que l'on soit arrivés à cette situation », a pesté M. Youcefi. Avant de rebrousser chemin, les initiateurs de la grève qui débute aujourd'hui ont pris la peine de signer un procès-verbal de carence ! Dans ce contexte, notre interlocuteur n'a pas manqué de rappeler l'impuissance et l'échec du ministère de tutelle à faire aboutir le projet de statut des praticiens spécialistes de santé publique élaboré dans le cadre d'une commission mixte ministère-SNPSSP. Un statut adopté en Conseil de gouvernement dans une nouvelle version, telle que proposé par la Fonction publique. Le recours à la grève est, entre autres, dicté par ce mépris et cette indifférence des pouvoirs publics à l'égard des praticiens et de l'élite de ce pays de manière générale. Indignée par le contenu du statut, la base du SNPSSP a voté à l'unanimité la grève comme seule suite à donner à ce fait accompli de la Fonction publique. La grève qui débute aujourd'hui concerne toutes les activités de soins, d'explorations (biologiques, radiologiques, endoscopiques, etc.) et de prévention, ainsi que toutes les activités en relation avec l'administration (conseils médicaux, conseils d'administration, comités de wilaya, comités nationaux, commissions, etc.). Un service minimum sera assuré en application de la réglementation. La prise en charge de la population dans le cadre de la pandémie de grippe A(H1N1) sera également assurée dans le cadre du service minimum. S'agissant de la plateforme de revendications, le syndicat rejette le statut signé et demande l'adoption du statut finalisé conjointement avec le ministère de la Santé, l'installation de la commission mixte ministère-SNPSSP pour l'élaboration du régime indemnitaire sur la base de l'instruction du Premier ministre et du projet de statut élaboré par la commission mixte, l'application de certains points en suspens et des accords signés avec le ministère de la Santé en novembre 2002 et mars 2004, en particulier la mise en conformité de la prime d'intéressement avec les trois grades de praticiens spécialistes de santé publique comme consacré dans le statut de 2002 avec effet rétroactif, l'octroi de quotas annuels de logements pour les praticiens spécialistes de santé publique et la régularisation de la situation des logements de fonction actuellement occupés par les praticiens spécialistes de santé publique en application de la loi sur le désistement.


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