Echec de la politique de formation en Algérie CAN-2013 U20. Elimination des Verts au premier tour

Jamais de mémoire d'Algérien le football national n'a connu une telle humiliation dans une compétition organisée sur notre sol.
Aïn Témouchent.
De notre envoyé spécial

La dernière CAN des U17, qui s'est déroulée à Alger, a permis au moins à la sélection de disputer la finale et de se qualifier au Mondial de la catégorie. Cette fois, non seulement les jeunots de Nobilo n'ont pas atteint leur objectif qui était d'aller en demi-finale et décrocher une participation au Mondial, mais ils ont fait un parcours décevant terminant dernier du groupe A avec un point au compteur et zéro but inscrit. Le parcours de la sélection nationale durant cette CAN a déçu tout le monde, en premier lieu les fans venus de partout pour soutenir leurs «futures idoles». La prestation des camarades de Ferhat, sans doute l'une des rares satisfactions avec le portier Torche, ainsi que les résultats enregistrés laissent à désirer.
Désormais ça ne sert à rien de tirer sur l'ambulance. Le premier responsable de cette équipe, Nobilo, a reconnu son échec et il a eu au moins le mérite d'avouer, pourtant la responsabilité est partagée et le mal est profond. On peut reprocher au sélectionneur français ses options tactiques, ses choix du onze rentrant et les changements opérés à chaque rencontre, mais pas la qualité des joueurs, car c'est tout ce qu'il a sous la main, lui qui avait affirmé dans l'une de ses interventions qu'il a sillonné tout le pays pour prospecter, superviser et convoquer les meilleurs joueurs jugés en mesure de porter les couleurs nationales. Les véritables raisons de ce cuisant échec sont à chercher au niveau des clubs où la formation est quasiment nulle. Certains clubs de l'élite (qui s'autoproclament d'être les ténors du championnat national) évoluent avec onze joueurs recrutés de partout. Aucun joueur n'est issu de l'école du club (si école il y a).
Ces mêmes clubs bénéficient pourtant d'un budget spécial, soutenus par l'Etat et de gros sponsors, car ils représentent un équilibre important pour la paix sociale. Le salaire d'un seul joueur peut être la masse salariale de toute une équipe qui évolue au même niveau et prétendant au final au même résultat. Les autres clubs, jadis pourvoyeurs des équipes nationales, à l'image du NAHD, USMH, RCK, ASMO et tant d'autres souffrent dans l'anonymat et ne bénéficient d'aucune aide pour pouvoir continuer à jouer leur rôle de clubs formateurs. Aucun joueur de l'Académie du Paradou AC n'a participé à cette CAN, pourtant trois éléments ont été transférés en France. La dernière mesure de la FAF, obligeant les clubs à aligner dans chaque rencontre deux joueurs juniors, n'a pas été suivie et respectée.
L'instabilité chronique des entraîneurs ainsi que l'absence de suivi et de continuité dans le travail sont les autres problèmes du football national. Il n'y a qu'à se demander comment aucun joueur de l'EN U17, qui avait participé au Mondial de la catégorie au Nigeria, ne figure dans cette équipe des U20 ' L'équipe d'Egypte, qui a dominé le groupe A et aspire à remporter sa quatrième couronne, est constituée pour la plupart de joueurs issus des U15 et drivée par le même entraîneur depuis quatre ans, Rabie Yassine. Certains d'entre eux évoluent déjà en seniors dans les meilleurs clubs égyptiens et sont même convoqués dans l'équipe A qui prépare sa mutation. Chez nous, la tradition est connue : on efface tout et on recommence à zéro pour un nouvel épisode d'humiliation.