Algérie

Echec aux prédateurs



Le ministère des Finances
L'avant-projet de loi de finances 2019, peut paraître généreux, mais ce qu'il faut en retenir, c'est l'obligation de mettre l'intérêt des Algériens au-dessus de toute autre considération.
Le gouvernement a confectionné un projet de loi de finances semblable, dans pas mal d'aspects, à celui de 2018. Les montants des transferts sociaux, les budgets de fonctionnement et d'équipement, les prévisions de dépenses et de recettes se rapprochent de ce qui a été préconisé par la loi de finances 2018 (Lire l'article de Hasna Yacoub). Cela revient à dire que le gouvernement poursuit la trajectoire adoptée, avec l'arrivée de Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement. En même temps que l'étau est desserré sur les dépenses d'équipement, qui représentent, faut-il le souligner, une part importante des investissements publics, l'Exécutif a maintenu et même augmenté les transferts sociaux, tout en s'obligeant une rigueur dans le budget de fonctionnement.
L'idée est de dégraisser quelque peu l'administration et orienter la création d'emplois vers les secteurs de la production et des services. Cette démarche qui nécessitait un apport financier autrement plus conséquent que ce qui entre dans les caisses de l'Etat, a conduit le gouvernement à opter pour le financement non conventionnel au lieu d'aller sur le marché international pour financer son budget. Le pari était risqué, à entendre des «experts» nationaux, dont d'anciens ministres et les deux gendarmes financiers de la planète, la Banque mondiale et le FMI. Tout ce beau monde prédisait la catastrophe à l'Algérie, prévoyant un scénario vénézuélien. Les quelques rapports d'étapes du FMI et de la BM, appuyés par des «voix intérieures», pointaient du doigt de gros risques d'hyperinflation, en cause, le recours au financement non conventionnel.
Les fonctionnaires des institutions de Bretton Woods qui avaient leur propre agenda glissaient systématiquement dans leurs documents un conseil récurrent, appelant le gouvernement à renouer avec l'endettement international, pour disaient-ils, maintenir les réserves de changes à leur niveau élevé. Nos «experts» approuvaient les conclusions du FMI, sans oser exhiber la solution de l'endettement. Mais tous s'amusaient à chaque pointage de la Banque d'Algérie à crier à l'effondrement des réserves de changes. Le calcul de ces anciens ministres, d'une simplicité «comique», devait conduire l'Algérie à six pieds sous terre, avec une inflation à 4 chiffres et un effondrement social et économique sans précédent, pis encore, disent certains, que la crise de 1986 qui a débouché sur la décennie des années 90.
La loi de finances 2018 qui était en cause n'a rien produit de tel. Au mois de juillet dernier, l'inflation s'était établie à 4,6%, les réserves de changes plafonnaient à plus de 90 milliards de dollars, le chômage a chuté à 11,2% après avoir augmenté jusqu'à 12%, les déficits de la balance commerciale et celle des paiements en baisse de plus de 47% au premier semestre de l'année en cours, les exportations hors hydrocarbures ont franchi la barre psychologique du milliard de dollars au premier semestre, l'Algérie a commencé à exporter des produits textiles, du ciment et plus de 3000 tonnes de fruits et légumes... Et la liste des indices qui attestent de l'amélioration de la situation économique est encore longue. Sur la même période, des dizaines de milliers de logements ont été réalisés et distribués, des équipements de proximité réceptionnés et autres acquis réalisés dans un contexte des plus «catastrophiques» aux dires des «experts», du FMI et de la Banque mondiale. Il y a eu certes des ratés dans la politique suivie par l'Etat sur ce premier semestre 2018, mais il y a également de grands acquis macro et microéconomiques. Il aurait été inutile d'énumérer les avancées constatées, n'était-ce le discours destructeur véhiculé par des milieux qui dépeignent volontairement une Algérie à la dérive. C'est bien cette Algérie qui a vu plus de 3 millions de citoyens passer leurs vacances à l'étranger et sacrifier plus de 4 millions de mouton, sitôt rentrés au pays. C'est également ces mêmes Algériens qui ont passé commande pour plus de 200.000 véhicules pour l'année en cours. Sont-ce là les chiffres d'une société en crise'
L'avant-projet de loi de finances 2019, établi sur un prix de référence du baril à 50 dollars, peut paraître trop généreux pour certains observateurs, mais ce qu'il faut y retenir, c'est la prudence dans la confection des budgets et l'obligation de mettre l'intérêt des Algériens au-dessus de toute autre considération. Si, pour l'actuel exercice, toutes les prévisions macroéconomiques du gouvernement ont été jusqu'à aujourd'hui confirmée, il n'y a aucune raison pour que cela ne soit pas le cas pour 2019. D'autant que tous les signaux géostratégiques plaident pour le maintien du prix du pétrole au-delà des 60 dollars. Il reste que le grand et véritable défi pour l'Algérie est de multiplier par quatre ces recettes en matière d'exportations hors hydrocarbures pour 2019. C'est utopique diraient les «experts», mais ils ont pris l'habitude d'être démentis.


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