Algérie

Echec à Minsk, guerre au front



Echec à Minsk, guerre au front
L'espoir d'un cessez-le-feu s'est envolé. Après quatre heures de pourparlers, les négociations entre le groupe de contact, composé de l'émissaire du gouvernement ukrainien, l'ex-président ukrainien Léonid Koutchma, des représentants russes, de l'OSCE (organisation sur la sécurité et la coopération en Europe) et des Républiques autonomes de l'Est, se sont conclues par un nouvel échec porteur d'un risque d'enlisement du conflit meurtrier qui a fait près de 5.000 morts. Les deux camps se renvoient la balle. Cité par l'agence Interfax-Ukraine, Koutchma pointe du doigt les dirigeants de l'Est, accusés de refuser de « discuter des mesures pour un cessez-le-feu immédiat et le retrait des armes lourdes ». Mais conforté par la progression acquise sur le terrain, le représentant de Donetsk, Denis Pouchiline, refuse de circonscrire les pourparlers à la « ligne de partage » prévue par les accords de Minsk, signés en septembre 2014. Le retour à la case départ s'annonce explosif dans cette escalade destructrice qui présente, au moment où se tenait le nouveau round de négociations de Minsk (Biélorussie), son bilan le plus meurtrier depuis le début du conflit : 19 morts (13 soldats et 6 civils) en 24 heures. Face à l'impasse persistante, la menace d'une offensive « jusqu'à la libération totale des régions de Donetsk et de Lougansk », a enflammé la ligne de front. Des combats d'une rare intensité se déroulent autour de la ville stratégique de Debaltsev que certains médias ukrainiens assimilent à la débâcle d'Ilovaïsk, quand, en août, des troupes ukrainiennes ont été encerclées et ont perdu plus de 100 militaires. Elle est considérée comme le principal verrou qui assure la jonction entre les capitales de Donetsk et Lougansk. L'issue de la bataille décisive de Debaltsev suscite les inquiétudes de l'Occident. Peu avant la rencontre prévue avec son homologue russe lors de la conférence de Munich (du 6 au 8 février), le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, attendu le 5 février à Kiev, a renouvelé « un soutien sans faille ». De façon plus explicite, l'ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine, Geoffrey Pyatt, a estimé que les Etats-Unis n'avaient « pas épuisé tous les moyens pour faire payer à la Russie le prix », dans un entretien à l'hebdomadaire ukrainien Dzerkalo Tyjnia. Dans cette guerre froide-chaude, la carte des sanctions est privilégiée par l'Union européenne, prorogeant de six mois les mesures de rétorsion prises en mars contre des personnalités séparatistes et russes visées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager dans l'UE, en attendant d'exploiter le levier économique pour fragiliser davantage la Russie en récession. Pour Moscou, la « confrontation à coups de sanctions » ne mènera nulle part.




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