Algérie

Echec à la contre-révolution



Echec à la contre-révolution
On les croyait essoufflés, piégés par l'islamisme, affaiblis par un prétendu effondrement économique ou encore promus à un échec identique à celui de l'expérience algérienne. Fastoche ! Les Tunisiens ont résisté admirablement. Ils viennent de prouver qu'ils n'ont jamais sombré et qu'ils possèdent des ressorts insoupçonnés. En adoptant à l'unanimité la nouvelle Constitution, expurgée de l'empreinte rétrograde des islamistes, les Tunisiens s'offrent une plateforme solide, qui augmente sensiblement les chances de réussite pour bâtir un Etat démocratique et moderne. La Constitution n'est pas parfaite, certes, mais pouvait-il en être autrement compte tenu de l'antagonisme qui divise la classe politique entre partisans de deux projets de société difficiles, voire impossibles à concilier 'La Constituante a consommé 15 mois supplémentaires et éprouvé sérieusement les nerfs des Tunisiens avant d'accoucher. Deux années et demie de transition faite de tiraillements politiques, de négociations, de crises, de grèves parlementaires, de deuils aussi, avec la menace permanente du dérapage. Mais contre les pronostics simplets et les prédictions d'oracles illuminés, la Tunisie a réussi le test pour passer en deuxième République.L'explosion de joie dans l'hémicycle du Bardo aurait dû rendre jaloux Abdelkader Bensalah et Saïd Ould Khelifa, devant prendre part hier à la cérémonie historique. Elle devrait inspirer beaucoup de politiques algériens qui participent ou qui regardent, tout juste, l'Algérie prise en otage par un pouvoir morbide. Chez nous, cet heureux dénouement est la preuve que les Algériens ignorent beaucoup des capacités du peuple d'Aboulkacem Chabbi. La leçon nous apprend qu'il est vain d'appliquer des grilles statiques pour comprendre la dynamique des peuples. Ce qui est valable ici ne l'est pas forcement chez nos voisins ou en Egypte. La leçon nous apprend aussi que le pragmatisme politique et la solidarité tactique peuvent déjouer les plans de l'adversaire. Bien entendu, la composante sociale et le niveau d'éducation influent aussi lourdement sur les choix.Au risque de se tromper, on aimerait bien crier victoire, se lâcher et oublier la prudence que dictent la règle et la conjoncture ; juste le temps de partager la joie des Tunisiens et savourer la victoire. Un triomphe contre le défaitisme et surtout contre la contre-révolution, ce monstre qui a déployé toutes ses forces et ses moyens pour faire avorter la révolution du 14 janvier 2011. La Tunisie n'a peut-être pas gagné la guerre, mais elle vient de remporter une bataille qui risque d'être décisive pour l'avenir du pays. Le vote de la Constitution est en tout cas le plus précieux des cadeaux d'anniversaire offerts aux Tunisiens, trois ans après la fuite de Ben Ali.




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