Algérie

Echapper à la faim



Le moment est-il vraiment bien choisi pour lancer des discussions sur le désarmement nucléaire ' L'échec, vendredi dernier, des négociations entre les 191 pays signataires du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), à l'issue d'une conférence ouverte le 1er août à l'ONU, apporte une réponse à cette question qui reste d'actualité, certes, mais impossible à regarder en face avec sérénité par les principales puissances nucléaires dans ce contexte de guerre et de conflits géostratégiques qui déchirent le monde. C'est la Russie qui a empêché, vendredi 26 août, l'adoption d'une déclaration commune à l'issue des quatre semaines de la conférence d'examen à l'ONU du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), à cause des termes «politiques» de la déclaration en question.«Notre délégation a une objection clé sur certains paragraphes qui sont éhontément politiques», a déclaré le représentant russe, Igor Vishnevetsky, répétant plusieurs fois que la Russie n'était pas le seul pays à avoir des objections sur le texte de façon générale.
Selon des sources proches des négociations, la Russie s'est particulièrement opposée aux paragraphes concernant la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, occupée par les militaires russes. D'autres pays se trouvent concernés de très près par cette déclaration sur le désarmement nucléaire, dont l'Iran, engagé actuellement dans des négociations avec les Etats-Unis pour le retour à l'accord sur le nucléaire, la Corée du Nord, qui développe son arsenal nucléaire militaire sans tenir compte d'aucun avis international, ainsi que l'Inde, Israël, le Pakistan qui possèdent l'arme nucléaire et ne sont pas signataires de ce traité multinational de désarmement nucléaire. Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), signé le 1er juillet 1968 à Londres, par Moscou et Washington et entré en vigueur le 5 mars 1970, repose sur trois piliers : la non-prolifération, le désarmement et les utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire. Il sera suivi par de nombreux autres traités bilatéraux, signés entre les Etats-Unis et l'ex-URSS. Sans pour autant freiner la course à l'armement.
Le constat établi plus d'un demi-siècle après la signature du Traité de non-prolifération des armes nucléaires confirme un long processus fait d'échecs successifs. «Aujourd'hui, l'humanité est à un malentendu, une erreur de calcul de l'anéantissement nucléaire», avait certifié ce constat le SG de l'ONU, Antonio Guterres, lors de son intervention à l'ouverture de cette dernière conférence. N'est-il pas le moment plutôt de chercher les causes de ces échecs patents que de continuer à tenir des conférences stériles et faire pression sur certains pays pour les empêcher d'acquérir l'arme nucléaire alors que d'autres en fabriquent en série ' En vérité, l'utilisation nucléaire à des fins militaires, le désarmement et la limitation des armes stratégiques sont des affaires qui concernent une poignée de pays, les autres ont plus de soucis alimentaires à gérer pour permettre à leurs populations d'échapper à la faim.


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