Echanges intellectuels entre Béjaïa et Tlemcen Rétrospective d'un partage

«Les échanges intellectuels entre Béjaïa et Tlemcen» est le thème d'une exposition picturale et documentaire, qui se tient depuis samedi au Palais de la culture d'Imama, dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Composée notamment d'une quarantaine de tableaux, d''uvres d'art et de documents, cette exposition se propose de faire découvrir au grand public les liens étroits tissés entre deux prestigieuses villes du Maghreb central. Ce sont quatre siècles d'échanges scientifiques et culturels, du XIe au XVe siècle, qui sont retracés à travers l'exposition. Durant les deux premiers siècles, de nombreux Tlemcéniens se sont rendus à Béjaïa pour y poursuivre des études et devenir par la suite, d'éminents savants à l'image de Abdelaziz B. Makhlouf (1202-1286) qui exerça la fonction de cadi à Béjaïa, d'Ibn Mahrez et le bibliographe Al-Gubrini mort en 1315. Durant les XIVe et XVe siècle, ce sont les Béjaouis qui ont privilégié la destination Tlemcen pour y enseigner ou approfondir leurs études comme ce fut le cas pour Amrane El-Masdhdaly, le premier à enseigner dans la fameuse medersa tachfiniya. Cette exposition qui se poursuivra jusqu'à la fin du mois en cours, met toute la lumière sur les échanges scientifiques intenses existant entre les deux capitales et les relations qui furent tissées entre leurs savants notamment Al-Abily et ses étudiants, El-Okbani et ses fractions algébristes, entre le grand cheikh Nasreddine El-Mashdaly et son étudiant tlemcénien Ibn Marzouk qui devint un savant célèbre. Le visiteur découvrira que ces échanges ont également touché le domaine des arts, celui de la musique en particulier. Les relations entre les genres andalou et hawzi, symbolisées par les liens entre Cheikh Sadek El-Bejaoui et Cheikh Larbi Bensari, figurent en bonne place dans cette exposition.