Echanges commerciaux en nette hausse

Quelques semaines à peine après le 5e anniversaire de la signature de la déclaration de partenariat stratégique, signée en 2006, par son pays avec l'Algérie, à l'occasion de la visite officielle du précédent chef d'Etat coréen, son Excellence M. Choi Sung-Joo, ambassadeur de la république de la Corée du Sud à Alger, a animé, hier, une conférence-débat à Annaba.
Elle a réuni au siège de l'Institut privé de Formation El Qalam, les opérateurs économiques des régions de l'Est du pays pour un débat sur l'expérience sud-coréenne en matière de développement des PME. «Même si la déclaration de partenariat a eu des effets positifs sur les échanges commerciaux qui sont en nette hausse entre les deux pays, il reste beaucoup d'efforts à consentir pour les améliorer davantage». C'est ce qu'a déclaré le chef de la diplomatie coréenne à Alger. La conférence a valu par la présentation des grosses cylindrées de la Petite et Moyenne Entreprise (PME) de la Corée du Sud. Elle a également valu par les moyens tout ce qu'il y a de modestes utilisés pour le développement économique de ce pays dont les 3 044 169 PME. Qualifiées d'épine dorsale de ce développement, ces PME ont créé 11 467 713 emplois dont 46,4% sont utilisés par l'industrie manufacturière génératrice de 49,2% de valeurs ajoutées. Soulignant qu'en 2009, les Investissements directs étrangers (IDE) vers l'extérieur avaient atteint en 5,7 milliards de dollars, soit 26,1% de l'IDE total du pays avec un volume de 54,3% constitués par les PME, le diplomate n'apportera rien de nouveau en termes d'investissement des sociétés coréennes en Algérie. Choi Sung-Joo donnait l'impression de limiter son intervention à l'explication des subtilités du capitalisme à la coréenne. «Au plus fort de la crise avec la Corée du Nord, nous avons tout fait pour maintenir en activité la centaine de PME sud-coréennes implantées dans ce pays voisin. Les salaires très bas qui y sont versés ont énormément joué», a-t-il déclaré. Quatre heures durant, le diplomate n'a fait que parler de la collaboration efficace des PME coréennes dans le développement économique du pays. Comme il a souligné que la réussite économique coréenne est due au renforcement depuis 2003 de la Capacité de l'innovation des PME à travers la sélection, la concentration et la coopération (gagnant ' gagnant) entre les grandes entreprises et ces mêmes PME. Réussite due aussi à l'exploitation des expériences vécues par la Corée et leur mise en application avec le développement de nouvelles technologies, des idées créatrices d'affaires et de nouvelles entreprises, ainsi que le développement du marché. Abordant la question du volume des échanges entre nos deux pays, M. Choi a affirmé : «Cette année, nous célébrons le 5e anniversaire de la déclaration de partenariat stratégique signée entre nos deux pays en 2006 à l'occasion de la visite de notre précédent président en Algérie. De 0,5 milliard dollars en 2006, nos échanges commerciaux ont atteint en 2011, les 2 milliards de dollars. Nous multiplions actuellement nos efforts pour les développer davantage dans différents domaines. Je précise que la déclaration de partenariat stratégique est importante pour l'Algérie comme pour la Corée du Sud». Cependant, si les produits manufacturiers coréens inondent le marché algérien, la réciprocité n'est pas de mise. Exception faite du pétrole que la Corée importe pour faire tourner ses machines de production, les Coréens méconnaissent tout de la production algérienne y compris celle artisanale. «Nous avons souhaité avoir des produits alimentaires d'Algérie. Ce qui est irréalisable compte tenu de la distance qui sépare les deux pays.» C'est là un bien maigre argument avancé par le diplomate. Il n'expliquera pas comment les pâtes alimentaires et les conserves de tomate, harissa et autres jus en provenance de pays du Maghreb autre que l'Algérie sont pratiquement dans tous les foyers coréens. C'est pourquoi, beaucoup de participants à cette conférence ont posé la question sur le bénéfice que tire l'Algérie de la déclaration de partenariat avec la Corée du Nord. L'ambassadeur coréen précisera que ce partenariat stratégique a permis la réalisation en Algérie de nombreux projets dont un laboratoire totalement achevé à Tiaret pour le ministère algérien de l'Agriculture. «Il existe d'autres en cours et qui avancent bien. C'est le cas du centre pour le développement de la pêche à Skikda et de la pisciculture à Ouargla au profit du ministère de la pêche. La formation des ressources humaines algériennes est un autre créneau que nous avons exploité. Depuis 2006, plusieurs dizaines de fonctionnaires algériens de différents secteurs d'activité en ont bénéficié. Je cite pour l'exemple ceux du ministère de la Poste et des Télécommunications, de la direction générale des douanes et la formation professionnelle. Durant cette année 2011, plus de cent cadres algériens ont subi à Séoul un stage de formation dans leur activité respective», dira-t-il pour ponctuer la conférence.