Échanges commerciaux Algérie – UE Favorables à l’Algérie grâce aux hydrocarbures

Publié le 10.10.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie

A. MAKTOUR

Les chiffres sont implacables. Surtout, ils expliquent en partie le pourquoi de la remontée au créneau des autorités algériennes, ces dernières semaines, afin que l’accord d’association avec l’Union européenne soit revu et plus adapté à la réalité économique des deux parties.
Eurostat, le bureau chargé des statistiques de la Commission européenne, a dévoilé tout récemment un rapport passant en revue «la bonne santé» des échanges entre les pays de l’Union européenne et l’Algérie durant la période allant de janvier à juillet 2024.
Un rapport à travers lequel est soulignée, donc, l’ampleur des échanges commerciaux entre les deux parties, et mis en évidence l’excédent en faveur de l’Algérie. Ainsi, l’on apprend que durant la période considérée, les échanges entre l’Algérie et l’UE ont atteint 27,4 milliards d’euros.
Les exportations algériennes en direction des pays du Vieux Continent membres de l’Union ont atteint 18,09 milliards d’euros alors que les Européens ont vendu aux Algériens pour 9,32 milliards d’euros. A l’arrivée, c’est donc un excédent commercial qui penche pour l’Algérie avec un montant de 8,77 milliards d’euros. De quoi permettre aux Algériens d’afficher un grand sourire, mais en fait ce n’est pas le cas puisque la structure des exportations algériennes en direction de l’Europe met en exergue la domination des hydrocarbures.
Autrement dit, les Européens n’achètent pas grand-chose d’Algérie si l’on met de côté le pétrole et le gaz et quelques produits dérivés des hydrocarbures.
En effet, la crise énergétique depuis 2022 a fait de l’Algérie un des partenaires attitrés de l’Europe et explique la grande prépondérance du pétrole et du gaz dans les ventes algériennes, comme l’illustre la part de 95,2% de toutes les marchandises expédiées vers l’Europe. Un chiffre qui appuie les revendications des autorités algériennes, pas très d’accord pour ne dépendre que des hydrocarbures dans leurs relations commerciales avec l’Union européenne.
Les échanges avec l’Europe, tels qu’ils sont actuellement, ne permettent de trouver qu’une petite trace des efforts fournis ces dernières années pour la diversification de l’économie nationale. Autres chiffres très éloquents : les exportations algériennes ne représentent que 1,4% des importations totales de l’UE alors que les exportations européennes en direction de l’Algérie sont estimées à 0,6% de tout ce qu’exporte l’UE. Globalement, tous les échanges entre les deux parties ne constituent qu’un petit 1% des échanges extérieurs de l’UE.
Azedine Maktour