Algérie

Ecarts, et injustices salariales



La poussée du chômage, la rareté des offres d'emploi dans le secteur privé ou public, l'absence d'un contre poids syndical, et l'anarchie caractérisant l'économie informelle qui représente, ne l'oublions pas, plus de 50% du produit intérieur brut (PIB) hors-hydrocarbures, selon des estimations crédibles, risqueraient, si le système financier n'est pas dynamisé pour une meilleure redistribution de la rente pétrolière, en direction des jeunes populations à la recherche d'un emploi, de remettre en question le plan d'action du gouvernement.Et cela pour améliorer le niveau de la croissance économique en Algérie, lequel devrait se maintenir à 2,5% en 2018, contre 1,4% en 2017, d'après ce que prévoit le Fonds monétaire international dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales. En sus du chômage des primo-demandeurs d'emploi, il y a lieu de se pencher sur les inégalités de salaires qui ont tendance à s'aggraver dans les deux secteurs censés être les plus grands employeurs, malgré l'existence d'une législation régissant les relations de travail. Ce qui ne ressort pas des chiffres communiqués par l'Office national des statistiques (ONS), qui démontrent, si besoin est, la précarité salariale dont souffre le monde du travail en Algérie, c'est, sans contestation possible qu'il existerait des salaires de l?ordre de 6000 dinars, attribués à une catégorie de travailleurs, dans le cadre des contrats dits «aidés», ou à «durée déterminée».
Depuis 2016, et bien avant, selon les entreprises, les salaires sont bloqués et les disparités de plus en plus apparentes. A cette époque, l'Office nationale des statistiques révélait que le secteur de la construction, l'employeur en haut du tableau en Algérie, est au bas de l'échelle en matière de rémunération, nonobstant les salaires des collectivités locales. Les disparités salariales entre le secteur public et privé sont dues, en partie, à l'existence de certaines entreprises publiques importantes en termes d'effectifs avec un système de rémunération avantageux, explique l'Office. Outre les disparités entre les secteur public et privé, la différence salariale se fait gravement ressentir entre les différents secteurs d'activité, en ce sens que les hydrocarbures et les finances paient beaucoup mieux que les autres.
Les résultats de l'étude de l'ONS confirment encore que les activités pétrolières (production et services d'hydrocarbures) ainsi que les activités financières (banques et assurances) demeurent les secteurs qui payent le mieux : salaire net moyen de 102.000 DA/mois dans les industries extractives d'hydrocarbures et 59.700 DA/mois dans le secteur financier. Par ailleurs, les chiffres de l'ONS révèlent aussi que les secteurs de la construction, l'immobilier et services des entreprises, représentent les salaires les plus bas de l'échelle, avec 30.400 DA pour le premier et 32.900 DA pour le second. Dans le secteur public, les traitements mensuels dans ces mêmes secteurs sont légèrement plus hauts, avec 35.700 DA pour le premier et 34.600 DA pour le second.
En d'autres termes, le secteur de la construction et des travaux publics qui emploie la majorité de la main-d'oeuvre nationale, accuse une précarité salariale importante. En outre, les salariés les moins rémunérés dans les entreprises privées sont ceux des industries extractives (mines et carrières) avec 26.000 DA/mois, et de l'immobilier et services aux entreprises avec 27.800 DA.


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