Algérie

Eau Secours!


L'Algérie a toujours soif! L'arrivée des premières pluies n'a pas atténué le stress hydrique. Elles ne sont, bien évidemment, pas suffisantes pour compenser le déficit que connaît le pays à la suite de la sécheresse de ces dernières années. Toutefois, l'été dernier, le gouvernement a mis en place un plan d'urgence. Il s'agit, notamment, de la construction de nouvelles stations de dessalement, mais, surtout, la mise en service de nouveaux forages hydrauliques. Or, ces projets tardent à être livrés! Les citoyens continuent de souffrir le martyre avec des coupures intempestives et un programme de distribution non respecté. Une scène aperçue il y a quelques jours dans la banlieue algéroise, plus exactement dans la ville de Rouiba, résume parfaitement ce désarroi. Un camion-citerne garé dans un quartier en train de remplir la citerne d'un citoyen habitant au 5e étage. «Cela fait dix jours que je n'ai pas eu une goutte d'eau. Même quand l'alimentation en eau potable est rétablie dans le quartier, elle ne parvient pas à mes robinets, faute de pression suffisante», rapporte, désespéré, ce chef de famille. «Je suis obligé de recourir, au moins une fois par semaine, aux vendeurs d'eau», ajoute-t-il, avec beaucoup de colère. Un courroux que d'au-tres Algériens expriment dans la rue. Les fermetures de routes et protestations pour dénoncer les pénuries d'eau sont devenues monnaie courante. La semaine dernière, au Hamiz (Alger), ou encore à Corso et Tidjelabine, dans la wilaya de Boumerdes, des citoyens avaient, une nouvelle fois, occupé la rue pour cela, après plus d'une dizaine de jours «sans nouvelles» de ce précieux liquide. En fait, c'est tout le pays qui est en proie à cette situation de plus en plus intenable. Les citoyens, qui comprennent la gravité de la situation et le manque d'eau, s'insurgent, cependant, contre le fait que les programmes de distribution ne soient pas respectés. Pis encore, beaucoup dénoncent un manque d'«équité» entre les différents quartiers des mêmes communes. Par exemple, à Constantine, le centre-ville est sujet à des coupures malvenues alors que d'autres quartiers ne sont alimentés que tous les deux ou trois jours. Même constat du coté de Béjaïa, où, selon des sources locales, même les quartiers du centre-ville ne sont pas desservis au même rythme. À Oran, l'eau se fait de plus en plus rare. La panne de la station de dessalement d'Arzew n'est pas là pour arranger les choses. Du coup, plusieurs quartiers et cités, notamment dans la partie est d'Oran, sont sensiblement frappés par des perturbations dans l'alimentation en eau potable.
À Tizi Ouzou, c'est encore pire! Selon notre chef de bureau local, le stress hydrique se fait ressentir avec beaucoup plus «d'acuité». Il s'est généralisé avec des endroits privés d'eau depuis des dizaines de jours. La «faute» au grand barrage de Taksebt, qui alimente la wilaya, quasiment à sec. Il est rempli à moins de 5%, ce qui fait que les ressources hydriques sont rares. Néanmoins, 40 forages devaient être mis en service pour pallier cette situation. Ils tardent à arriver comme un peu partout dans le pays. Dans la capitale, ces «puits de l'espoir» sont attendus impatiemment par les habitants qui scrutent chaque jour l'avancée des travaux. Certains ont ouvert leurs vannes mais cela reste insuffisant au vu de la forte demande. Le ministre des Ressources en eau, Karim Hasni, a effectué, hier, une virée dans la capitale pour inspecter ces fameux forages. Il s'est voulu rassurant en déclarant que «l'exploitation des nouveaux puits, qui ont été achevés dans le cadre des plans et programmes d'urgence, a permis d'atteindre une production estimée à 300 000 mètres cubes par jour». Des assurances qui ne se font pourtant pas ressentir sur le terrain où la situation reste quasiment inchangée. Le wali d'Alger, Youcef Cheurfa, a, lui, tempéré les ardeurs en donnant rendez-vous aux Algérois après l'inauguration de la station de dessalement de Bateau cassé, à Bordj El Kiffan (est d'Alger).
«L'approvisionnement en eau à Alger sera quotidien après la réception de cette station», a-t-il attesté. Mais les habitants d' «El Bahdja» doivent prendre encore leur mal en patience. Selon le ministre, cette station ne sera réceptionnée qu'au mois de mai prochain. En attendant, il faudra espérer plus de clémence de la part de Dame nature...
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)