Algérie

Eau dessalée: Comment réduire les coûts de production '



Pour renforcer la sécurité hydrique du pays, l'Etat a misé sur le dessalement d'eau de mer. Et l'objectif assigné est déjà fixé à travers un ambitieux programme qui vise à augmenter le quota de l'eau dessalée.

Le ministre de l'Hydraulique Taha Derbal a révélé devant les parlementaires lundi que le taux d'utilisation des eaux issues du dessalement d'eau de mer devra atteindre les 60% à l'avenir, après la livraison de l'ensemble des stations inscrites au programme national de réalisation des stations de dessalement. Notamment de la deuxième phase portant réalisation de six (6) stations d'une capacité de production de 300.000 m3/jour chacune.

Intervenant lors des travaux d'une journée parlementaire organisée à l'Assemblée populaire nationale (APN), sur le thème du dessalement d'eau de mer, M. Derbal a annoncé que le taux d'utilisation des eaux dessalées passera de près de 20% à 42% à la fin de la première phase. L'objectif étant d'assurer l'alimentation en eau potable des habitants des wilayas côtières. Mais, le dessalement d'eau de mer fait face au défi des coûts de production élevés, en raison du volume de consommation de l'électricité par ces usines, a précisé le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab. Le secteur s'emploie à développer des techniques plus efficaces, avec le recours aux méthodes, technologies et techniques les plus récentes, y compris l'intégration de l'électricité produite par l'énergie solaire et le renoncement aux énergies conventionnelles.

D'ailleurs, les recommandations retenues à l'issue de cette journée portaient sur la nécessité d'utiliser les énergies renouvelables en matière de dessalement d'eau de mer, en vue de réduire le coût de production et de créer une stratégie de stockage des eaux dessalées.

Il s'agit, selon les recommandations, de mettre au point une stratégie nationale de stockage des eaux dessalées, dans l'objectif d'alimenter les régions de l'intérieur et de procéder à l'étude des eaux saumâtres dans les régions du Sud.

De même l'acquisition de stations de dessalement mobiles comme solutions conjoncturelles urgentes et d'obliger les établissements hôteliers à acquérir leurs propres stations de dessalement.

Les intervenants ont également plaidé pour la production locale des équipements destinés aux stations de dessalement, en sus de créer une usine de fabrication de membranes d'osmose inverse. M.Arkab a affirmé dans ce sens que l'Algérienne de l'énergie (Algerian Energy Company - AEC), filiale de la Sonatrach, « s'est lancée dans des pourparlers avec plusieurs entreprises internationales spécialisées dans la fabrication et la production d'intrants et d'équipements pour les stations de dessalement ». « Au début de l'année en cours, un mémorandum d'entente a été signé entre l'AEC et le groupe allemand PEL spécialisé dans la fabrication des membranes semi-perméables, dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant», dit-il, en précisant que l'accord signé vise à réduire la facture des importations, à stimuler l'industrie locale et à créer des emplois.

L'enseignant à l'Ecole nationale supérieure en nanosciences et nanotechnologies (ENSNN), Hacene Mahmoudi, a appelé à l'exploitation des sels et des minéraux provenant du dessalement d'eau de mer, notant que les opérations de dessalement dans une station de 100.000 mètres cubes sont capables de générer annuellement près d'un (1) million de tonnes de chlorure de sodium (NaCl), soit l'équivalent de 65 millions de dollars de recettes, alors que la production des eaux dans la même station coûte 22 millions dollars par an.

Par ailleurs, l'assistant du PDG de l'AEC, M.Mouloud Hachlaf, a valorisé le recours de l'Algérie aux entreprises nationales pour réaliser de nouvelles stations de dessalement, précisant que les anciennes stations réalisées par des partenaires étrangers nécessitaient au minimum 36 mois pour leur réalisation, alors que les délais des travaux dans les nouvelles stations ne dépassent pas 25 mois.




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