Algérie


Le marché de la bouteille sera encore juteux Les consommateurs feraient-ils confiance à leur eau courante ? A en croire le service public d?eau potable, l?ADE, l?eau du robinet est de bonne qualité. Pourtant, les Oranais ont depuis toujours appris à délaisser cette eau au profit de celle en bouteille. Cet été encore, la part des personnes buvant de l?eau minérale ou de source « ne chutera pas », prévoit un expert-comptable travaillant pour un fabricant d?eau minérale qui prévoit de multiplier ses ventes et, partant, son chiffre d?affaires. Equipé d?un logiciel des plus récents, ce comptable ressort des prévisions qui se veulent « des très optimistes ». La population oranaise a besoin de 87 millions de m3 par an pour avoir de l?eau H24 dans les robinets. Avec ses 1,2 million d?habitants, Oran est un gros consommateur d?eau. Ce n?est pas rien ! D?où vient l?eau d?Oran ? Quels traitements subit-elle ? Comment est-elle contrôlée ? Un responsable de la station de déminéralisation de Brédéah qui approvisionne Oran à hauteur de 30% - dans le meilleur des cas - jure que son eau est de très bonne qualité. Pourtant, les Oranais répugnent de plus en plus à consommer l?eau du robinet car réputée être « de médiocre qualité ». Beaucoup de consommateurs que nous avons interrogés déclarent la boire « en bouteille ». Constat valable même au sein des quartiers populaires. Alors, l?eau du robinet est-elle aussi bonne que l?eau minérale ? « L?eau qui coule du robinet est soumise aux normes de plus en plus drastiques et possède toutes les propriétés nécessaires à notre métabolisme : sels minéraux, magnésium, oligo-éléments, calcium... Question santé, l?eau du robinet est bonne », tente de rassurer, pour sa part, un responsable de la direction de l?hydraulique. Cette déclaration ne rassure pourtant pas tellement les populations locales. Des conduites d?eau en amiante En dépit de toutes les assurances, rien à faire : « la bouteille d?eau minérale aura encore de beaux jours devant elle ! », estime un cadre du privé très au fait des évolutions du marché. En effet, les prévisions donnent une ascension en exponentiel de la courbe des ventes encore cet été. Même si une bonne partie est en train d?être rénovée, la qualité de certaines conduites datant de l?époque coloniale, faites en amiante, laisse craindre le pire à un biologiste travaillant dans un laboratoire privé de contrôle de qualité. Oran abordera ainsi la traditionnelle canicule avec un budget à consacrer à la bouteille du précieux liquide. De par la forte demande, le marché est encore prometteur et exige une production de plus en plus importante. Même l?alternative du dessalement de l?eau de mer et le MAO, qui alimentera les villes d?Oran, d?Arzew et de Mostaganem, ou encore la future mise en service de l?unité de dessalement de l?eau de mer d?Arzew, qui permettra un apport de 90 000 m3 d?eau par jour, « ne changeront pas la donne du marché », prévoient encore les experts. Car, pour ces derniers, « l?Ouest étant connu comme une région qui a longtemps souffert de l?avarice pluviométrique fait le bonheur des fabricants des eaux minérales. »


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