Algérie

Dure sera la rentrée


Dure sera la rentrée
L'anarchie qui prévaut sur les marchés a pour origine l'absence totale d'une quelconque autorité de contrôle ou de régulation.Rien n'explique la frénésie qui s'est emparée des marchés des fruits et des légumes. Hier, la totalité des produits de saison ont connu une étonnante et inexpliquée augmentation. En effet, la courge, la pomme de terre, la carotte, la tomate, le piment, le poivron, la laitue... ont vu leurs prix respectifs grimper pour atteindre un seuil intolérable. Comment peut-on admettre verser 240 DA pour un kilo de courgette produite en quantité à quelques kilomètres de la ville de Bouira. La pomme de terre, elle est proposée à 60 DA, la carotte coûte 140 DA, la tomate 100 DA...Même scénario du côté des fruits. Le raisin dont c'est la période coûte en moyenne entre 130 DA jusqu'à 250 DA selon la qualité et l'espèce. Le phénomène qui se généralise touche désormais des produits comme la figue de Barbarie que des jeunes proposent à 80, voire 100 DA le kilo. Si par un passé récent on justifiait ces révisions à la hausse redondantes par le manque de produit, par la détérioration du climat, les frais inhérents au transport depuis les autres régions du pays, les augmentations actuelles n'ont aucune relation avec ces arguments. Pour les plus initiés, l'anarchie prévaut sur les marchés et a pour origine l'absence totale d'une quelconque autorité de contrôle ou de régulation. «Nos marchés ont livrés aux intermédiaires et autres spéculateurs qui dictent leur bon vouloir devant un Etat totalement absent et ce ne sont pas ces autoproclamés représentants des consommateurs qui ont élu domicile sur les plateaux télé qui peuvent rétablir la situation. A chaque occasion ou fête, le consommateur est livré au diktat des charognards. Même cette obligation faite aux commerçants d'ouvrir le jour de l'Aïd et d'assurer des permanences n'a jamais été suivie d'effet, une autre preuve de l'absence de l'autorité...», commente un fonctionnaire retraité venu faire les cent pas au marché couvert de Bouira pour repartir bredouille. L'approche de l'Aïd, le retour des hadjis sont deux occasions saisies par les commerçants pour sucer le sang des clients. Du côté de la direction du commerce on continue à parler de la liberté des prix, de l'offre et de designer du doigt l'informel ou à justifier la catastrophe par les théories de la demande. Sans risque de nous tromper disons que la réalité contredit totalement ces thèses. L'offre est de loin supérieure à la demande. Les gens sont dans l'obligation de rationner leurs consommations à cause de ces prix. «Au lieu des 10 kilos de pomme de terre à 350 DA par semaine, je suis passé à la moitié pour la même dépense, tout en interdisant à mes enfants les frites» répond notre interlocuteur. Au milieu de ce marasme total, mais inquiétant à la veille de la rentrée sociale, les réseaux sociaux s'enflamment dans un débat autour de cette secte «karkari», des clowns, du moins par leurs habits, qui dansent dans les mosquées. La reprise du championnat de football sous l'ère Zetchi arrive au bon moment pour occuper davantage les gens et leur faire oublier la dure réalité de vivre en Algérie.
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