Algérie

Dure mission



Dure mission
Abdelmalek Sellal vient de boucler une année en tant que Premier ministre. Le bilan de sa gestion, en si peu de temps, est éloquent. En plus de ne ménager aucun effort tant à sa personne qu'à son équipe, le travail effectué mérite plus qu'un satisfecit.La recette ne relève pas du miracle mais, entre autres, de sa manière à manager les hommes, d'une part, et de sa bonhomie qui casse l'austérité que nous ont léguée ses prédécesseurs, à ce poste. Il a bénéficié aussi de l'absence sur le terrain d'un Président omniprésent, incapable d'assumer ses obligations constitutionnelles.
Dans un Etat en crise de repères, conséquence de l'environnement régional en crise, des attentes citoyennes qui perdurent et un climat d'affaires délétère, la mission du Premier ministre n'était pas des plus aisées si ce n'est ce bagout qui fait baisser la tension et cette approche qui désarçonne. Il faut lui reconnaître qu'il a humanisé la fonction au niveau de cette responsabilité.
Sa fameuse phrase sur les jeunes pour lesquels il plaide un besoin de plus d'oxygène a fait mouche. La reprise du dossier AADL a fait des milliers d'heureux et son instruction aux établissements financiers de faciliter les opérations sont autant de faits d'armes, même mineurs, au regard des retards accumulés sur tous les points et dans tous les secteurs.
Avec une équipe qui lui a été imposée, des ministres plus occupés à redorer leur image ou à travailler pour leur parti avec les moyens et la logistique de l'administration, Sellal a dû avoir des difficultés à assoir son autorité d'autant qu'au niveau local chaque problème remonte à son niveau comme s'il n'y avait pas de relais intermédiaires. Lors de ses sorties sur le terrain, des dysfonctionnements sautent aux yeux comme s'il n'y avait pas d'autorité. Comme l'exemple ahurissant de cet hôpital à M'sila laissé à vau-l'eau.
Reste la chasse gardée qu'est l'international ou il essaie de maintenir le contact que l'on lui a demandé de faire et la distance nécessaire pour ne pas se brûler les ailes.
Mais tout cela reste en deçà de ce que devrait être une marche normale d'un pays avec l'adoption de textes pour lesquels il n'a pas compétence comme les projets de loi qui s'amoncellent. À commencer par la loi de finances complémentaire mise en 'uvre sans passage au Conseil des ministres, si on se réfère au recrutement des personnels de l'éducation pour lesquels des postes budgétaires ont été ouverts.
On colmate comme on peut, puisque même un arrêt du Conseil d'Etat est piétiné par un clan qui se considère par la grâce du Président au-dessus de tout et de la loi.
Dure mission pour un Premier ministre qui appelle les syndicats de l'éducation au dialogue alors que jusqu'à présent, c'était le contraire.
O. A
abrousliberte@gmail.com
Nom
Adresse email


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)