Le nouveau code de la route entre en vigueur aujourd'hui. L'arsenal
répressif explose. Premier réflexe : attachez vos ceintures ! Tout manquement
au port de la ceinture de sécurité est puni d'une amende forfaitaire de
2.000 à 4.000 dinars. C'est le cas
aussi de l'usage manuel du téléphone portable ou de l'écoute par les deux
oreilles, par apposition du casque d'écoute radiophonique durant la conduite.
De plus, dans ces deux cas, le permis de conduite sera retiré.
L'ordonnance n° 09-03 du 22
juillet 2009, modifiant et complétant la loi n° 01-14 du 19 août 2001, relative
à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière, qui a
été adoptée par le Parlement, prévoit en effet des mesures coercitives très
répressives. Le retrait du permis de conduire devient automatique pour toutes
les infractions constatées par les forces de l'ordre. La période de rétention
du permis de conduire dépend des infractions commises. Elle s'étend de dix
jours à l'annulation définitive du document. Par exemple, un excès de vitesse
supérieur à 40 km/h à celle autorisée est puni d'un retrait de permis et d'une
forte amende comprise entre 10.000 et 50.000 dinars.
Le nouveau code consacre aussi
de lourdes peines pour réprimer l'état d'ivresse. Si le test de l'alcoolémie
est positif, le conducteur est lourdement sanctionné : est puni d'un
emprisonnement de deux à cinq ans et d'une amende de 100.000 à 300.000 dinars,
tout conducteur en état d'ivresse ou sous l'effet de substances ou de plantes
classées comme stupéfiants qui commet un homicide involontaire. Lorsque le
véhicule ayant servi à commettre l'homicide involontaire relève des catégories
de poids lourds, du transport en commun ou du transport de matières
dangereuses, le conducteur est puni d'un emprisonnement de 5 à 10 ans et d'une
amende de 500.000 à 1.000.000 de dinars. Est puni d'un emprisonnement d'un à
trois ans et d'une amende de 50.000 à
200.000 dinars tout conducteur qui commet des infractions ayant entraîné un
homicide involontaire : excès de vitesse, dépassement dangereux, non-respect de
la priorité réglementaire, non-respect de la signalisation prescrivant l'arrêt
absolu, manoeuvres dangereuses.
Dans les mêmes conditions,
lorsque le véhicule ayant servi à commettre l'homicide involontaire relève des
catégories de poids lourds, du transport en commun ou du transport de matières
dangereuses, le conducteur est puni d'un emprisonnement de 2 à 5 ans et d'une
amende de 100.000 à 500.000 dinars.
Les contraventions aux règles
de la circulation routière sont classées en quatre degrés : les contraventions
du 1er degré sont punies d'une amende forfaitaire de 2.000 à 2.500 dinars. Ces
amendes concernent le défaut d'éclairage, de signalisation et de freinage.
L'empiètement d'une ligne continue est considéré comme une contravention du
2ème degré qui est punie d'une amende forfaitaire de 2.000 à 3.000 dinars. Le
franchissement d'une ligne continue est en revanche considéré comme une
contravention du 4ème degré et son auteur est puni d'une amende forfaitaire de
4.000 à 6.000 dinars.
Le nouveau code de la route
institue aussi trois nouveautés : le permis à points et le permis de conduire
probatoire, ainsi que le brevet professionnel pour le transport public de
voyageurs et de marchandises. Le permis à points est défini comme «un outil
modulaire et pédagogique visant à responsabiliser les conducteurs et à
renforcer la lutte contre l'insécurité routière». Le permis probatoire est un
permis de conduire provisoire pour la catégorie obtenue depuis moins de deux
années à compter de la date de succès à l'épreuve pratique.
Le gouvernement a instauré ce nouvel arsenal répressif pour lutter
contre l'insécurité routière qui tue chaque année plus de 4.000 personnes. Plus
de 112 accidents de la circulation, causant 126 décès et 275 blessés, ont été
signalés par les services de la
Protection civile durant le mois du ramadhan, à l'échelle nationale. Pas moins
de 100 accidents, provoquant 12 décès, sont enregistrés quotidiennement. Ce fléau est ainsi identifié comme
l'une des premières causes de mortalité en Algérie, induisant des coûts
financiers directs et indirects estimés à près de 70 milliards de dinars par
an. L'objectif du nouveau code est de
réprimer la délinquance sur les routes. Autant dire qu'il sera désormais de
plus en plus difficile de passer entre les mailles du filet.
«La politique de répression
est un mal nécessaire pour diminuer le nombre d'accidents. Ce n'est pas
totalement faux, tant beaucoup de conducteurs sont incapables de se
discipliner. Il suffit de franchir les frontières du pays pour s'en convaincre.
La raison commanderait aussi de revoir en profondeur la formation du permis »,
estime un ingénieur des mines.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 01/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com