Face à la flambée des contaminations, le gouvernement a décidé d'imposer le pass sanitaire pour l'accès à plusieurs espaces publics. Ce durcissement pose la question de son application sur le terrain.Face à l'augmentation des contaminations par la Covid-19 enregistrées ces dernières semaines et la crainte d'une "explosion" semblable à celle vécue l'été dernier lors de la 3e vague, le gouvernement algérien a annoncé, samedi dernier, de nouvelles dispositions de prévention qui accompagneront la reconduction des mesures du dispositif de protection et de prévention contre le coronavirus pour une durée de dix jours. Ainsi, outre le maintien du port obligatoire du masque de protection et des mesures d'hygiène et de distanciation physique, les pouvoirs publics ont décidé d'élargir l'exigence du pass sanitaire ? déjà mise en ?uvre pour l'accès aux stades et aux salles des fêtes ? à d'autres espaces et lieux susceptibles d'accueillir le public.
Il s'agit, indique un communiqué du gouvernement, des ports et aéroports pour les entrées et sorties du territoire national, et de tous les lieux pouvant abriter des manifestations culturelles, sportives ou festives, telles que les infrastructures de sports, les lieux de spectacles, les théâtres, les musées, les salons, les foires et les hammams. Réclamée depuis quelque temps par de nombreux spécialistes et professionnels de la santé inquiets du refus de la vaccination contre le coronavirus exprimé par une grande majorité des Algériens, l'instauration du pass vaccinal pourrait justement amener les anti-vax et les vaccino-sceptiques à revoir leur position. "C'est l'objectif poursuivi par l'institution du pass : contraindre les anti-vax à aller à l'encontre de leurs convictions et à se faire vacciner", déplore un médecin généraliste du service public qui craint un éventuel forcing pour la vaccination des personnels hospitaliers.
D'ailleurs, un passage du communiqué du gouvernement laisse présager pareil scénario en annonçant la mise en place prochaine de dispositifs destinés à intensifier les opérations de vaccination des "fonctionnaires et certains corps des administrations et institutions publiques, ainsi que d'autres métiers des secteurs des services et du commerce devant être raisonnablement en première ligne en matière de vaccination et qui se trouvent plus exposés ou susceptibles d'être des vecteurs importants de contamination". Même s'ils ne sont pas nommément désignés, il est évident que la santé et l'éducation nationale font partie des secteurs évoqués, eux dont les faibles taux de vaccination (environ 30%) n'encouragent pas les citoyens à se rendre dans les centres de vaccination, selon les reproches d'un certain nombre de professionnels de la santé.
Les pouvoirs publics, qui exhortent les Algériens à participer massivement aux campagnes de vaccination, annoncent également, mais sans plus de détails, le renforcement des opérations de contrôle pour veiller au respect du protocole sanitaire ? port du masque de protection, mesures d'hygiène et distanciation physique ? et le recours aux sanctions administratives et pénales à l'encontre des contrevenants au protocole sanitaire. D'autres mesures, notamment des restrictions sur la mobilité et de certaines activités, pourraient être prises en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique, prévient encore le communiqué du gouvernement qui en appelle à "la responsabilité collective". Ces nouvelles dispositions interviennent alors que les chiffres rendus publics confirment la hausse inquiétante des contaminations depuis quelques semaines.
S. Ould Ali
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Posté Le : 27/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir OULD ALI
Source : www.liberte-algerie.com