Dur et ça dure

Vivre avec des gens qui s'en foutent. Ce n'est pas marrant ! Les poubelles qui débordent de détritus dans les rues deviennent des embûches qui rendent notre parcours difficile. Il faut faire attention à les éviter ces poubelles. Attention où vous mettez les pieds. Ne pas se salir où avoir à humer leurs odeurs qui nous étourdissent. Retenir son élan et sa respiration. Dévier de son chemin pour laisser libre cours aux étalages des ordures. Les caniveaux semblent nous dire qu'il y en a plein les rigoles. Qu'il faudrait cesser de rigoler justement. D'ailleurs, à chaque pluie diluvienne, on se rappelle que les canalisations de ces caniveaux sont si pleines de nos immondices qu'elles sont bouchées. Evidemment, on s'en souvient juste après l'inondation de nos quartiers; nos pieds enfoncés dans l'eau sale. Nos yeux levés au ciel. Dépités. Le pire c'est que ce fardeau est porté par chacun de nous. On pleure tous ensemble. Le soir venu, nos agents de la ville s'évertuent à nettoyer toute cette saleté avec si peu de matériel qu'ils n'ont même pas d'illusion. Personne n'aura le temps de remarquer leur nettoyage. Allah Ghaleb ! Tout est fait dans notre pays pour que notre tête soit toujours courbée vers le sol. En effet, nous revenons toujours à nos pieds que nous devons surveiller pour ne pas trébucher. Aussi, nos trottoirs cabossés, les nids-de-poule dans les rues distraient l'ordre. Aucun ordre n'a droit de cité dans notre pays. Le seul ordre est celui que chacun s'octroie ou que chacun impose à l'autre. Il est là le problème. On nous apprend à empiéter sur l'autre. C'est cette société qui instaure les règles à suivre pour survivre.