Algérie

DUR CONSTAT DES SPÉCIALISTES À PROPOS DES TIC


«L’Algérie est dramatiquement en retard»
Les spécialistes ont mis en exergue le grand retard accusé par l’Algérie et l’absence d’une vision intégrée et globale de cette stratégie. C’est un tableau noir qui a été dressé hier lors de la clôture du premier Congrès sur la stratégie des technologies de l’information et de la communication (TIC) qui s’est tenu au siège du Cerist, à Alger, trois jours durant.Ce congrès organisé par l’Union nationale des scientifiques et technologues (Unst) et Tuiza Télécom a choisi, pour sa première édition, le thème de la réflexion et l’élaboration de la stratégie des TIC en Algérie, et coïncide avec la nomination du nouveau ministre de la Poste et des nouvelles Technologies de l’information et de la communication. Ainsi, durant trois jours, la problématique des TIC a été largement abordée dans ses aspects juridique, réglementaire, technique et universitaire.Lors de ce congrès sur la réalité des nouvelles technologies de l’information et de la communication en Algérie, les spécialistes ont mis en exergue le sérieux retard accusé par l’Algérie et l’absence d’une vision intégrée et globale de cette stratégie.Ils ont aussi révélé l’analyse des faits et procédures en cours qui laisse apparaître des insuffisances et des dysfonctionnements à des différents niveaux des acteurs impliqués dans l’élaboration des politiques et stratégies pour les TIC et leur mise en oeuvre.Ces dysfonctionnements, selon eux, sont dus à l’implantation anarchique des TIC dans les entreprises et administrations, créant ainsi un freinage du développement social, éducationnel, économique et politique. Younès Guerar, président de l’Aafsi, a déclaré, dans ce contexte que «la position des professionnels d’éthique est claire depuis une dizaine d’années dénonçant certaines déficiences dans le secteur».Aussi, selon les mêmes intervenants, ce dernier n’est plus mesurable par le nombre d’ordinateurs disponibles, mais plutôt par l’usage qu’on en fait.Pondéré, contrairement aux précédents intervenants, Fatah Ouazzane, cadre et professeur en technologies de l’information et de la communication à l’université en France et membre du club des Tic, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.Il a tout simplement qualifié la situation de l’Algérie comme étant dramatique. «Je suis observateur de l’extérieur, et l’Algérie est dramatiquement en retard, parce qu’aujourd’hui, les TIC sont l’arbre qui cache la forêt et sont un outil économique dont tous les secteurs de l’économie sociale dépendent étroitement de leur développement», a-t-il déclaré. Voulant se faire comprendre davantage et secouer les acteurs principaux du secteur, M.Ouazzane a ajouté que «l’intégrité et l’identité du pays sont menacées de disparaître dans les 10 à 20 prochaines années, car l’accès aux bases de données nationales n’est pas possible». Dans son «réquisitoire», M.Ouazzane a indiqué que l’inexistence de bases de données nationales et internationales dans le domaine des TIC est le principal danger qui guette le développement de l’Algérie, qu’il soit économique ou social, surtout en ce contexte où la nation veut sortir du domaine de l’hydrocarbure et s’ouvrir à l’économie mondiale. Pour illustrer ses propos, il cite l’exemple de la Télévision nationale.La Télévision algérienne bien connue pour la multitude de chaînes qu’elle ne possède pas, reflète parfaitement ce manque qui se fait ressentir en inhibant l’exploitation des données. Par ailleurs, les ressources humaines ne sont pas en reste de ces dangers potentiels.Pour M.Ouazzane, ce dernier aspect est l’un des plus importants, compte tenu de sa valeur sociale, économique et politique. En effet, le domaine grandissant des télécommunications est censé générer des emplois au fur et à mesure de son développement. mais lorsque ce dernier se trouve freiné, ces emplois se verront entraînés ailleurs, faisant le bonheur d’autres sociétés plus soucieuses de leur développement numérique. A ce sujet, il a déclaré «ces futurs emplois qui sont au coeur de l’économie numérique sont en train de partir ailleurs (...) en Algérie, on ne s’intéresse pas, de façon générale, suffisamment à ce qui se passe dans le monde.»Ce cadre algérien, établi en France, parlait en tout état de cause, lorsqu’il a indiqué: «Nous sommes 500.000 cadres à l’étranger, majoritairement dans le domaine des TIC, et faisons le bonheur des multinationales étrangères.»Toutefois, de nouvelles mesures ont été annoncées lors de cette clôture pour apporter une petite touche d’optimisme et effacer, ne serait-ce que peu, le pessimisme qui a régné tout au long de cette rencontre.Parmi ces nouvelles mesures, notons celle de la création d’un haut conseil à même de prendre en charge l’édification de la société de l’information.Outre ce conseil, un livre blanc devrait aussi voir le jour, énumérant ainsi les normes et standards, les infrastructures technologiques à mettre en place et les modalités de la collaboration entre tous les acteurs, publics et privés.
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