Algérie

Dubaï Papers : Les émirats de l'évasion fiscale



C'est le tour du monde de l'évasion fiscale et du blanchiment d'argent. Après Panama Papers et SwissLeaks, voilà qu'arrive Dubaï Papers qui promet des révélations de grande ampleur sur un réseau international de fraude fiscale, dont l'épicentre est la capitale des Emirats arabes unis.A l'origine de ce nouveau scandale qui s'annonce, une enquête menée par l'hebdomadaire français L'Obs (ex-Le Nouvel Observateur), qui a eu accès à des milliers de documents qui «lèvent le voile sur un système de blanchiment offshore» basé à Dubaï.
Les documents révélés par l'enquête «décrivent les stratagèmes utilisés par certains individus fortunés pour maintenir leur anonymat à l'ère de la transparence fiscale généralisée. Cartes noires prépayées sans nom de titulaire, retraits en espèces, prêts fictifs jamais remboursés, utilisation de pseudonymes pour cacher l'identité des donneurs d'ordres au sein du groupe?» Des méthodes de dissimulation.
Le magazine français, qui a mis la main sur un gigantesque système de fraude, dévoile «le fonctionnement du groupe Helin, une nébuleuse spécialisée dans l'ingénierie de l'opacité et installée aux Emirats arabes unis.
Ce groupe brasse des dizaines de millions d'euros chaque année et compte environ 200 clients recrutés par cooptation, parmi eux des oligarques russes, des sportifs, des grandes fortunes, des aristocrates et des chefs d'entreprise». Ce mystérieux groupe basé à Dubaï et qui gère dans l'opacité totale les fortunes accumulées de dignitaires venus des quatre coins de la planète.
Et c'est suite aux révélations de L'Obs que le groupe mis en cause a fait l'objet d'enquêtes judiciaires en Suisse et en France.
C'est en France justement qu'un gestionnaire du groupe Helin est déjà mis en examen pour «blanchiment» «abus de biens sociaux» et «fraude fiscale en bande organisée». «Un ancien cadre d'Areva, Sébastien de Montessus, qui a multiplié les opérations financières opaques et amassé une fortune considérable, est mis en examen», rapporte également L'Obs.
A la tête de cette nébuleuse se trouve une ex-banquière britannique, Geraldine Whittaker, «dont le trust, W. Trust, est l'actionnaire principal du groupe Helin. Elle est associée depuis 20 ans au prince belge Henri de Croÿ, qui est le parrain de l'un de ses enfants. Ce dernier a été au c?ur d'un immense scandale de fraude fiscale en Belgique dans les années 2000.
L'Etat belge, qui estimait son préjudice à 75 millions d'euros, l'accusait de faire partie d'un vaste réseau de blanchiment et de fraude fiscale», révèle encore l'enquête.
En somme, ce nouveau paradis des fraudeurs fiscaux risque de secouer le monde de la finance.
Il faut rappeler que depuis quelques années, les Emirats arabes unis sont devenus un «endroit sûr» pour «enterrer» les grandes commissions déduites des transactions commerciales internationales.
Une plaque tournante de la finance internationale. Une destination discrète pour beaucoup d'hommes d'affaires et hauts responsables algériens. Dubaï est devenu leur coffre-fort.
Lors de sa fameuse conférence de presse durant laquelle il avait lancé un mandat d'arrêt international contre Chakib Khelil, l'ancien procureur d'Alger, Belkacem Zeghmati, avait évoqué la difficulté de travailler avec les autorités émiraties pour obtenir des informations concernant les commissions prises sur les contrats passés avec Sonatrach.


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