Algérie

Dubaï entame sa traversée du désert


Plus de 50 000 travailleurs étrangers, en majorité Pakistanais, Indiens et Sri Lankais, sont retournés dans leurs pays pour manque de travail. D'autres vagues d'employés sont sur le point de les suivre. Un aller simple qui détruit les rêves les plus fous de ces immigrés qui pensaient se construire, dans cet îlot désertique, un avenir doré. Parisde notre bureau Officiellement, les autorités locales ne veulent pas reconnaître le caractère catastrophique de la situation ; mais, en catimini, l'inquiétude a déjà gagné les hautes sphères de ce petit émirat riche, fragilisé dernièrement par les rumeurs faisant état de la dégradation de la santé du gouverneur de la cité Cheikh Mektoum Ben Rached. Les revenants décrivent une situation épouvantable, voire triste. Des milliers de voitures achetées en « leasing » sont abandonnées dans des parkings proches de Dubaï International Airport. Selon un journaliste d'El Bayan, un journal paraissant à Dubaï, la vie devient de plus en plus dure dans cet Emirat, autrefois extravagant. « Des milliers d'appartements et de maisons sont vides, faute de locataires. Deux années auparavant, il était non seulement difficile de trouver où se loger, mais la location était hors de prix. Les agences immobilières ont fait un fric fou. Aujourd'hui, la situation s'est inversée. Il n'y a pas d'immeubles ou de gratte-ciel où vous ne pouvez pas voir des pancartes sur lesquelles est écrit ''Rent'' ou ''Sale'' (à louer ou à vendre). »« Il est difficile de cacher le soleil avec un tamis »Le même journaliste reconnaît aussi que les médias émiratis ont tous reçu ordre de ne pas noircir le tableau, ni d'évoquer les vagues successives de départs. Contacté par téléphone, un des responsables à Dubaï International Invest (Direction de l'investissement international) estime qu'il ne faut tout de même pas couvrir le soleil avec un tamis. Pour ce proche des cercles de décision, la crise est bel et bien là. En témoigne, selon lui, la difficulté à faire écouler les villas construites dans le carde du programme immobilier Nakhil Island. Ces pavillons reconstituant la géographie mondiale, bâties sur l'eau, à quelques encablures du quartier huppé de Jumeirah Beach. Chargée de marketing dans une chaîne hôtelière de haut standing, Sofia Guemaz, une Libanaise établie depuis 8 ans aux Emirats, rajoute une couche : « La bulle immobilière d'antan est en train de se dégonfler subrepticement. Idem pour le tourisme qui décline au fur et à mesure que l'été approche. » Elle enchaîne : « Bon nombre de Libanais (commerçants ou cadres) ont déjà pris le chemin du retour. D'autres suivront à la fin de l'année scolaire, en juin. Dans nos hôtels, on a un avant-goût de ce que va être l'été ici. Des établissements hôteliers vides et des villes écrasées par le soleil et l'oisiveté. »En prévision de cette situation nouvelle, les responsables des grands hôtels, les agences de tourisme ainsi que les autorités chargées de la gestion de ce secteur annoncent des promotions au rabais et veulent multiplier les soldes et les « shopping festival », même si les prix des produits de luxe ont déjà baissé de 30 à 40% depuis le début de l'année. Victime de la chute des cours du pétrole, les pays du Golfe revoient leurs ambitions économiques à la baisse. Seule l'Arabie Saoudite, avec un PIB à 4% en 2008, semble ne pas connaître le même scénario. Ce sont les secteurs non pétroliers qui tirent la croissance. Estimés à 4,3% l'année dernière, le pourcentage devrait cependant se stabiliser à 3% cette année.
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