Dualité

Le mois sacré du Ramadhan est entré dans sa seconde phase. La course au couffin s'essouffle sous les  coups de boutoir des prix. Les bourses se vident au rythme de dépenses anarchiques. Il ne se passe pas un jour sans.  Et c'est devant des prix les plus élevés qu'il y a foule. Dans cette folle frénésie,  le marché s'enflamme à  cause de cette overdose de demande. Pour peu qu'on  s'aventure dans le carré des  grands dépensiers il devient difficile de faire l'économie d'un centime. Les règles de jeux définies dans un ordre ordonné des étals laissent entrevoir la complexité de la mercuriale. Aller au marché c'est comme jouer de la tombola, sauf qu'on est toujours perdant.   Avec la rentrée scolaire,  c'est  la totale. On hypothèque déjà son salaire à  venir pour joindre le deux bouts. On  s'acharne comme on peut à  faire les dernières économies pour arriver au bout de cette dernière décade du jeûne. Dans cette vertigineuse course au finish, il nous reste quand même à  faire du lèche vitrine avant d'être cueillis par des prix tout aussi irréels des effets vestimentaires et des articles scolaires. Tiraillés par des vacances déjà coûteuses, les estivants mettront la main dans la poche pour une séance d'auto flagellation.  Ils ne seront pas les seuls à  subir la saignée. Au point où en sont les choses, c'est presque devenu  une règle d'or que de dépenser à  profusion durant les fêtes religieuses et la rentrée des classes. Aussi, il n'y a pas lieu de  se lamenter sur les restes d'un couffin à  demi plein, le pire et de ne pouvoir rien mettre dedans. Par les temps qui courent, les consommateurs doivent se faire une raison pour contenir leur ego et battre en brèche la folle escalade des prix.