Du traditionnel à la modernité Rush à la grande exposition de l'agriculture

Si vous pensez toujours que le monde agricole national se résume à l'image d'un paysan retournant sa terre avec une bêche, alors faites un tour à la grande exposition de l'agriculture et du développement rural. A la fin de votre parcours dans ce salon, qui se déroule à la Safex des Pins maritimes, votre cliché aura complètement disparu de votre tête. Car le monde agricole, désormais, se modernise au point de flirter avec Internet. Les visiteurs d'hier s'en sont largement aperçus. La plupart d'entre eux, particulièrement les jeunes, semblaient très intéressés par ce secteur. Les visiteurs ont profité de ces espaces dédiés au monde agricole dans toute sa diversité pour s'enquérir des modalités et des conditions pour monter leurs propres projets. Face à eux, les institutions financières accompagnées des bureaux d'études et de recherche, des universités, des producteurs, des industriels, des transformateurs,... Au niveau du stand du Bureau national d'études pour le développement rural (Bneder), une institution étatique connue pour être le compagnon du monde rural, les responsables ne chôment pas. Leur participation à cette première grande exposition a pour objectif principal d'orienter les jeunes porteurs de projets et de leur d'expliquer les dispositifs relatifs à la création de nouvelles exploitations agricoles. Créé en 1976, le Bneder a réalisé un millier d'études. Si l'on tient compte de ces études, il y a lieu de constater que le secteur de l'agriculture a évolué, non seulement en termes de qualité, mais, également, en matière de méthode de travail. Le traditionnel a laissé place à l'innovation, à la modernité et à la mécanisation.... L'internet s'y est, également, frayé son chemin. D'ailleurs, parmi les nouveautés du secteur présenté, la Badr se distingue avec son dernier né : la Badr net. Un site destiné à permettre aux agriculteurs et autres éleveurs à consulter leurs comptes bancaires. Autre signe de la modernité : le Centre national de l'insémination artificielle et de l'amélioration génétique avec son détecteur de chaleur animale. « Les agriculteurs recherchent les nouveautés en termes de technologie et de savoir-faire pour améliorer leur rentabilité et la qualité de leur produits », confirme Omar Zeghouane, directeur général de l'Institut technique des grandes cultures. L'innovation a, également, touché l'agroalimentaire. La farine panifiable, fabriquée à 80% à base de pomme de terre, destinée à faire du pain et des pâtes alimentaires, est la dernière découverte du laboratoire des ressources naturelles de l'université de Chlef. « Ce produit n'est pas encore commercialisé. C'est le résultat des travaux de recherche de laboratoire. C'est une première, non seulement, en Algérie, mais dans le monde entier. Ce produit permettra à notre pays de réduire sa facture d'importation céréalière » a souligné, le Pr Abdelkader Benbouras, directeur auprès dudit laboratoire, affirmant que « le seul pays qui a réalisé de la farine panifiable est le Pérou, mais seulement à base de 27% de pomme de terre ». Du point de vue nutritionnel, « le pain confectionné à base de pomme de terre est identique à celui du blé », a noté le même professeur indiquant que sa conservation peut durer jusqu'à une semaine en assurant une température ambiante entre 7 et 14°. Aussi, le prix de revient de la production d'une baguette est de 13,60 DA alors que celui commercialisé est de 35 DA, a souligné le même responsable.