Algérie

Du théâtre-cabaret avec un assaisonnement italien


L'Italie a été représentée à la 9e édition du Festival international du théâtre de Béjaïa (FITB) par une pièce «disjonctée» qui a fait découvrir au public le théâtre-cabaret.La découverte a été plus celle d'un contenant que celle d'un contenu, le problème de la langue ayant rendu inaccessible une bonne partie de l'histoire. Jouée en italien, avec un sous-titrage insuffisant en français, la pièce, qui porte le titre agrammatical de Désacralisément lucides? très lucides, a laissé plus d'un sur sa faim.
Son résumé indique qu'elle est «un voyage en paroles et en musique à travers les secrets, les vérités et les bizarreries de deux femmes qui revisitent les clichés, les préjugés et la politique d'un pays plein de contradictions: l'Italie». Mais elle est plutôt un spectacle, à l'ambiance d'un cabaret, où l'on chante, danse et change de costumes.
Dans cette ambiance, deux belles comédiennes, très dynamiques et très italiennes, à l'extravagance de «bêtes de scène», Tiziana Troja et Michela Sale Musio, racontent les aventures et les étrangetés des couples de femmes qu'elles jouent avec humour en tentant de communiquer avec le public. Cette interactivité a tenu à quelques mots égrenés en français par l'une des deux comédiennes. Une nouvelle forme de théâtre qui bluffe et qui fait une grande place à l'improvisation.
«Nous improvisons pour sentir la température du public», répond, à la fin du spectacle Tiziana Troja, qui affirme que le public a donné «une belle énergie». Ce voyage italien est voulu «hilarant, désacralisant, lucide et impitoyable à travers l'univers des lieux communs sur l'art du spectacle, la femme, l'immigration, la politique».
Les sous-titres ont permis à peine de saisir les contours des rôles campés sur les planches, dont celui de deux Polonaises, aux bottes blanches de Gucci, qui font les aides-soignantes de vieillards qu'elles cherchent à épouser. Le langage est parfois cru, à la limite de la vulgarité voulue, et ne s'encombre d'aucun tabou. Le délire est sans limite, même lorsqu'il s'agit de passer «aux problèmes sociaux, comme l'immigration».
Les deux comédiennes se considèrent comme des «anticonformistes» en Italie, empruntant dans leurs ?uvres «la satire politique». «Aujourd'hui, nous avons préféré nous amuser», dit Tiziana Troja. «Leur première pièce a soulevé un scandale en Italie pour avoir été une critique violente sur plusieurs aspects, dont l'aspect politique», témoigne Slimane Benaïssa, le commissaire du FITB.
La dérision et la provocation travaillent à profusion la trame de la pièce, y compris dans les chansons qui ne manquent pas de charge politique. L'une d'elles cite, d'ailleurs, l'homme d'affaires et homme politique italien, Silvio Berlusconi, dans ses frasques.
Cette 9e édition du FITB a présenté, dans la soirée de lundi, sa dernière représentation avec la pièce Histoire irlandaise (nous y reviendrons), avant la soirée de clôture d'aujourd'hui réservée à l'hommage au comédien Sid- Ahmed Agoumi. Un film résumera le long parcours de l'artiste et il est attendu que Sid-Ahmed Agoumi interprète, en compagnie d'autres vieux routiers des planches, une partie d'une des pièces théâtrales du répertoire national.
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