Du rôle du visuel dans la révolution nationale

Plus de 200 photographies de guerre prises par 15 photographes (8 photographes algériens et 7 étrangers) et 50 photographies prises par des photographes inconnus, seront exposées au Musée public national d'Art Moderne et Contemporain d'Alger (MaMa) dans une grande exposition sur l'Image et la Révolution qui se tient au Musée du 15 mai au 30 août prochain, a indiqué Mohamed Djehiche, directeur du Musée National d'Art Moderne et Contemporain d'Alger (MAMA), lors d'une conférence de presse animée, lundi après-midi au Forum d'El-Moudjahid à Alger.
Ce dernier a souligné que cette exposition qui s'inscrit dans le cadre de la célébration du Cinquantenaire de l'indépendance national porte le thème : «Les photographies de guerre, les djounoud en noir et blanc», avant d'ajouter, «nous voulons à travers ces photographies de guerre, montrer aux visiteurs l'aspect combatif des djounoud au front tout en illustrant leur vie quotidienne au maquis, dans les cafés... A vrai dire, nous voulons montrer à travers cet événement des personnages fiers et heureux d'être au Front pour la libération de l'Algérie. D'ailleurs, certaines photographies montrent des djounoud en plein éclat de rire portant des lunettes de soleil, opposants du colonialisme français.» Il a, en outre, précisé que l'exposition en question comprend peu de scènes de torture. «L'exposition comprend, également plusieurs photographies floues, et nous voulons montrer à travers ces dernières, les effets réels du combat que les photographes ont pris rapidement, c'est en fait des photographies assez vivantes et réelles. De même que nous avons plusieurs photographies anonymes, prises par des photographes inconnus qui ont voulu témoigner avec leurs touches spéciales et qui ont mis leur vie en danger», a expliqué M. Djehiche et d'enchaîner, «les visiteurs auront aussi le droit de découvrir les photos de grands photographes algériens à l'image de Mohamed Kouaci, Si Kaddour Samar, Fodil Kamel, Ahmed El Zine Bessa, Ali Larbaoui, Mohand Lounas Ben Soula, Mourad Belkhodja et les frères Takarli. Il fera, également savoir que cette manifestation culturelle permettra au public de prendre connaissance des travaux d'artistes étrangers à l'instar de Stevan Labudovic (Serbie), Vittorugo Contino (Italie), Marc Garanger (France), Elie Kagan (France), Gerd Almegren (Suède), Adolfo Kamensky (France) et Dominique Berretty (Indonésie). L'intervenant a précisé, par ailleurs que le choix de ces photos s'est basé sur des critères comme l'esthétique (cadrage, composition...) et la convenance de ces derniers au Musée. Le programme de cette manifestation culturelle prévoit l'organisation d'une expo-colloque les 15 et 16 mai, qui verra la participation de personnalités politiques médiatiques, révolutionnaires, à l'instar de Rédha Malek. Ce dernier apportera un témoignage sur le rôle du ministère de l'Information du GPRA, Ali Haroun pour sa part, animera une conférence sur la résistance algérienne (El Moukawama), édition : 1-2-3 et l'évolution de la cellule de communication du FLN durant les années 1956 et 1957, Lamine Bechichi évoquera dans sa communication, la radio dans la révolution. Marie Chominot animera une conférence sur comment photographier au maquis, au risque de la clandestinité... Initiée par le ministère de la Culture, en collaboration avec le musée (MAMA) et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), cette exposition verra, encore la projection d'une série de films révolutionnaires comme : «L'Algérie en flammes» de René Vautier, «Sakiet Sidi Youcef» de Pierre Clément... Et pour finir, le directeur du MaMa a rappelé la politique de promotion des activités culturelles du musée qui est basée sur l'organisation de 4 à 5 expositions par an dans les différents arts plastiques, designs... A noter que l'exposition sur l'image et la révolution est la 4e organisée au MaMa, dans le cadre de la célébration du Cinquantenaire de l'indépendance après celles de Mahdjoub Ben Bella, Lazhar Hakar et Salim Becha.