Du rôle du Qatar en Libye

Le Qatar s'est vu assigner le très honorifique rôle ' qui ne pouvait être que le sien ' de transformer la Libye en un lieu propre, prêt à accueillir les prochains dirigeants du pays. Le tout dans un délai minimal.
Le Qatar aura pour mission de contribuer largement à la réputation des patrons sous la protection desquels il se met. Il aura en charge la propreté, l'ordre et le confort des hommes d'affaires américains et européens qui ont arraché en l'air leur proie aux prédateurs du même acabit. Il a reçu son plan de travail lui indiquant quels sont les secteurs à remettre en état en priorité, soit ceux touchant directement à la production et à l'exportation des hydrocarbures. Il nettoiera à fond les traces d'une sale guerre qui aura fait 50 000 morts et laissé un pays à genoux, calquera son armée sur celle de son pays, largement américanisée, et, si nécessaire, servira de porte-voix aux chefs stagiaires de Tripoli auprès des grandes puissances qui ne comptent pas, loin s'en faut, tourner le dos à cet immense gisement pétrolier. Il entretiendra les parties communes qui serviront de lieu de rencontre pour les cabinets noirs. Selon les circonstances, le Qatar pourra aussi servir ces puissances lui-même, décharger leurs bagages ' Rafale, Tornado, F16 et autres machines de guerre ' et s'occuper du linge sale. Pour assumer sa tâche dans les délais, le Qatar devra s'organiser et travailler rapidement et efficacement. Qui plus est, il devra faire preuve d'un sens aigu de l'observation, pour détecter les éventuelles anomalies dans le déroulement du plan américano-européen et en informer ses maîtres. Même si nettoyer les restes d'un acte d'agression criant donnera forcément accès à des secrets qu'il est préférable d'étouffer, il va sans dire que la plus absolue discrétion fait partie des impératifs de sa mission. Le Qatar présente toutes les qualités requises pour prétendre à l'accomplissement de ce rôle historique : celui de femme de chambre.