Le gouvernement Sellal présente son plan d'actions pour le quinquennat en cours. Des chiffres ambitieux, des discours qui laissent rêveurs et une réalité absente. Cet ensemble devra recevoir la sanction des deux chambres du Parlement. Les experts en économie et en gestion vont rappeler que la période qui arrive est cruciale pour l'Algérie. Les mêmes experts et les mêmes sentences depuis la fin des années 1970. De réformes en réformes, rien n'est plus lisible.Les Algériens exigent bien des choses. Le gouvernement en promet autant. Pour cela, les citoyens et le gouvernement sont en phase. Ils sont également en phase lorsqu'il s'agit de consommer la rente sans compter. La seule différence réside dans le fait que le gouvernement a pris le pari de voir des entreprises naître et prospérer dans un climat des affaires amélioré. Pourtant les lois de finances se ressemblent. Toujours plus de subventions, d'augmentation de salaires et de la dépense publique dans des projets sociaux.Des projets à la rentabilité sociale éphémère et à des coûts antiéconomiques.Le capital humain est au centre des discours. L'investissement productif aussi ! Seulement, le facteur temps n'est pas toujours pris en compte en raison d'une absence de vision globale des problèmes que connaît l'Algérie. Le temps de former les ingénieurs et les techniciens nécessaires pour produire une marchandise, n'est pas celui de la maturation et de l'investissement. S'il peut s'avérer facile d'acheter les machines et de trouver un terrain dans une hypothétique zone industrielle, il sera plus difficile de trouver les femmes et les hommes qui seront à même de les faire fonctionner.Nous rêvons depuis tellement longtemps d'une économie émergente que nous en avons oublié comment la réaliser. Il ne suffit pas d'avoir des routes et voies de chemin de fer pour que les investisseurs accourent. Il faut, en plus d'une énergie bon marché, avoir une main-d'?uvre qualifiée et à un coût compétitif.Les objectifs fixés, croissance à 9% et un taux de chômage de 8,04%, sont de nature à faire douter les meilleurs économistes du pays. Les capacités d'accumulation de l'économie algérienne étant ce qu'elles sont, il semble difficile de réaliser ces taux au regard des pénuries de main-d'?uvre dans les secteurs de l'agriculture et du Btph. L'Algérie ayant déjà réalisé le rêve de beaucoup en étant un pays en voie de développement importateur de main-d'?uvre alors que les pays de la région sont exportateurs. Il en va ainsi du rêve du gouvernement et de la réalité du terrain.A. E.
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Posté Le : 02/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine Echikr
Source : www.latribune-online.com