Algérie

Du racolage à la cocaïne...



Manel CH. vole quelques grammes de cocaïne à un ressortissant européen à l'hôtel et...
Le phénomène de la drogue ne s'est pas arrêté au kif, à la drogue traitée, au cannabis, au pavot, au, au, au. Non! Il est arrivé à la cocaïne et à l'héroïne. Le monde est devenu petit, étroit, les eaux sont mieux navigables. Les caches ont été perfectionnées. Les trafiquants, les dealers, et autres revendeurs sont de plus en plus jeunes. Normal! les drogués visés sont des jeunes, des collégiens, des lycéens et même des étudiants qui ignorent le ravage qui ronge leur milieu. La lutte contre le trafic de drogue! Elle est même cent fois supérieure à celle contre la corruption. L'ex-ministre de la Justice Tayeb Belaïz devrait refaire ses classes chez Abdelmalek Sayeh, le boss de l'Observatoire de la lutte antidrogue, en matière d'engagement, de courage et surtout en disant la vérité au Président de la République sur les blocages de toute lutte, toute opération tendant à éradiquer le fléau.
A Alger, à Blida et ailleurs, nos juges font avec. Ils bossent en étroite collaboration avec la police judiciaire dont beaucoup d'éléments commettent des bourdes. Et lorsque le policier glisse, c'est le magistrat qui trébuche, tombe, s'affale, s'allonge, s'en remet au hasard pour se relever et remettre la machine sur les rails. L'histoire vécue à Chéraga a montré les limites du délit, évoqué surtout lorsque la police, par l'intermédiaire d'un des siens, marche sur une peau de banane car à cette époque, «Adria» se vend partout, au niveau même des barrages fixes, aux carrefours et en pleines bretelles des voies rapides! Deux avocats ont fait la triste expérience mardi face à cette bonne vieille magistrate du siège qui traîne derrière elle bientôt deux décennies de siège, d'audiences marathons, d'incidents, de pressions, d'empressement, voire de harcèlement moral juste pour rendre service en haut lieu... Lynda Dabouci, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Chéraga (cour de Blida), a la réputation détestable d'être une juge du siège expéditive, donc chaque plaideur qui avance à la barre défendre la cause, qu'il soit pour la victime ou pour un inculpé (même détenu), sait à qui il a affaire et donc à quoi s'en tenir.
Pourtant, mardi dernier, Maître Hassiba Sekkak et Maître Houcine Bouchina qui défendaient Manel CH. et Moufida A., toutes les deux mouillées rudement dans un sale dossier de détention d'héroïne, un délit prévu et puni par l'article 17 de la loi n°04-18 du 25 décembre 2004, s'étaient jetées dans le marais jalousement gardé par la magistrate blonde mais sans regards furibonds et jouer par là aux profs en droit pour ce qui est du sensible concept de «détention». Pour Maître Sekkak, il y a trois conditions qui doivent déterminer la détention. «Dans ce dossier, il n'y en a aucun» avait-elle soufflé préférant laisser les munitions de l'artillerie lourde à son aîné Maître Bouchina, qui a su approcher le subconscient de la juge pour bien la mâcher, sans le risque de l'avaler. C'est quand même elle la juge qui doit décider autour des lourdes demandes du sympathique Abdallah, ce vivifiant adjoint au ministère public du coin... L'avocat du Dr Saâdane a super développé la détention allant jusqu'à entrer dans les ratages de la police judiciaire et des non-dits dans cette enquête vite ficelée. S'agissant de qui a ramené quoi et où Maître Bouchina n'a pas eu froid aux yeux contrairement à la magistrate qui ne cessait de battre des cils, un tic qui prouve son attention à tous les arguments développés ce mardi, treize heures.
La principale inculpée avait dit toute la vérité à la barre. Elle avait tout raconté depuis la mise en place de la souricière au délit provoqué par un agent de police ex-petit ami de l'inculpée. Elle a ainsi raconté qu'elle avait volé l'héroïne - les quatre grammes - dans le tiroir de la chambre de l'hôtel d'Angleterre (Avenue Pasteur) d'un ressortissant européen. «Il a eu un moment d'inattention. J'en ai profité pour m'emparer d'un petit sachet qui m'a paru suspect et surtout cher à la revente sous-table», avait-elle reconnu. «Et ainsi elle monta dans le véhicule du flic avec la came soigneusement cachée dans la portière de l'auto appartenant au policier!» s'était exclamé le défenseur qui mit donc la puce à l'oreille de Dabouci qui suivait et prenait des notes, enfin celles qui lui paraissaient malléables dans la mise en examen.
Le conseil s'était exclamé car il venait d'apprendre au tribunal que par esprit de solidarité, les enquêteurs n'ont jamais parlé du délit provoqué par le collègue mais ont plutôt usé de l'inévitable concept: «Nos services ont été informés qu'une jeune fille avait quitté Aïn Benian avec de la came sur elle...etc. etc. etc.
«Or, a ajouté l'avocat, la fouille de la dame n'a rien donné. Elle n'a rien, même rien donné chez elle comme le prévoit la procédure de recherche de preuves. La police a trouvé l'héroïne dans une des quatre portières de l'auto qui appartient au policier!» Et le défenseur d'enfoncer le clou: «Madame la présidente, je vous avertis que dans ce cas, vous ne pouvez qu'appliquer la loi. La détention ici n'a jamais été précisée. Les policiers ont tu cette histoire de voiture appartenant au collègue pour éviter une plus longue instruction, gagner du temps et des galons sur le dos d'une pauvre malheureuse qui n'a jamais eu une seule infraction dans sa vie. Les deux filles sont blanchies. Leurs casiers sont encore vierge. On a voulu prendre un élan sur leur dos pour sauter loin. Non, madame la présidente! Vous devez empêcher impérativement une erreur judiciaire par la faute d'une...faute des policiers», a récité le membre du Conseil de l'Ordre d'Alger qui a même effectué un tour dans la littérature arabe classique à propos de la pédagogie en matière des préventions autour du comment adopter une sèche stratégie lors des investigations nées du dangereux jeu de cache-cache des dealers jamais neutralisés: «On vous ramène des ides hors d'un local au lieu de traîner des requins par la queue...»,a crié l'avocat qui a pris acte de la date du verdict...


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