Algérie

Du «pas grave» au «strict» repos



Du «pas grave» au «strict» repos
De «pas du tout grave» au «strict repos», le Premier ministre aura fait un grand écart en matière de communication au sujet de la santé du président de la République. Si toutes les interventions se veulent rassurantes, les propos de Sellal auront parfois été contradictoires. Il affirmait depuis Béjaïa que Bouteflika avait eu «un petit malaise» avant d'assurer hier que ce même malaise nécessitait un «strict» repos.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - De tous les responsables qui ont eu à s'exprimer sur l'état de santé de Bouteflika, c'est certainement le Premier ministre qui aura été le plus prolixe. Abdelmalek Sellal a en effet fait plusieurs déclarations depuis le transfert du chef de l'Etat en France. Pas plus tard que lundi, il réagissait alors que les spéculations allaient bon train et que des informations les plus contradictoires circulaient au sujet de la santé de Bouteflika. Lundi, il affirmait que la maladie du président «ne sera bientèt plus qu'un mauvais souvenir » ajoutant que «le pronostic vital n'a jamais été engagé et que le président, qui voit son état de santé s'améliorer de jour en jour, est tenu, sur recommandation de ses médecins, d'observer un strict repos en vue d'un total rétablissement. En convalescence en France, le président de la République suit journellement les activités du gouvernement ». Un repos strict qui est évidemment en rapport avec la nature de l'affection dont souffre le président et le degré de gravité de cette dernière. Pourtant, le 27 avril dernier, c'est ce même Sellal qui, depuis Béjaïa, affirmait que l'état de santé du président n'était «pas du tout grave», révélant à l'opinion publique qu'«il y a quelques heures, le président a eu un petit malaise et a été hospitalisé mais sa situation n'est pas du tout grave». S'en était suivie une multitude de déclarations du médecin du président qui avait démystifié l'accident ischémique transitoire. Le Pr Bougherbal, mis sous les feux de la rampe, a expliqué et réexpliqué que le président n'avait subi aucune lésion irréversible et que l'accident en question serait sans séquelle. Des déclarations qui avaient alors laissé présager un court séjour en terre française mais c'est tout le contraire qui s'est produit. La durée du séjour parisien du président aura finalement forcé son entourage à communiquer avec comme unique objectif de rassurer sur son état de santé mais avec une incroyable parcimonie lorsqu'il s'agit de donner une date de retour ou même le lieu de convalescence du président. Le 11 mai dernier, c'est toujours le Premier ministre qui se chargeait de donner des bribes d'informations en déclarant depuis Laghouat que «le président de la République se porte bien et suit quotidiennement les dossiers et questions d'intérêt national», alors que la présidence de la République rendait public, le 7 mai, un communiqué dans lequel il est dit que «ses médecins lui avait recommandé, néanmoins, des explorations médicales complémentaires à l'hèpital parisien du Val-de-Grâce, à l'issue desquelles le président de la République va entamer la phase de repos prescrite». Le 30 avril dernier, dans une missive envoyée à l'occasion de la fête du travail, le président écrivait que «alors que je continue à recevoir des soins médicaux, je tiens à remercier Dieu Tout-Puissant de m'avoir permis de me rétablir et d'être à présent sur la voie de la guérison». Autant de déclarations qui n'auront au final pas beaucoup renseigné l'opinion publique sur l'état de santé du président de la République.


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