Du pain sur la planche en prévision des JO de Londres Bilan mitigé du sport algérien à Maputo

A première vue, la moisson algérienne, lors de la 10ème édition des Jeux africains qui vient de s'achever à Maputo, est plutôt bonne : 85 médailles (22 en or, 29 en argent, 34 en bronze) et une 5ème place au classement final constituent un résultat qui parait acceptable. Mais en y regardant de plus près, on réalise que ces chiffres sont loin de traduire les efforts et les moyens consentis par l'Etat pour améliorer la qualité de la représentation nationale aux grands rendez-vous sportifs. Lors des neuvièmes Jeux africains (Alger 2007), nos athlètes avaient, pour rappel, terminé le tournoi à la deuxième position avec pas moins de 205 trophées dont 71 en vermeil. Régresser ainsi de la 2ème à la 5ème place, alors même que les pouvoirs publics venaient de dégager des enveloppes substantielles pour améliorer encore ce score, dénote une contreperformance qu'on ne peut occulter. Cette instabilité des performances réalisées se justifie généralement par des ratés dans la politique de formation à la base, des lacunes dans la préparation des équipes nationales, et l'absence d'une stratégie de développement à court et à moyen termes des différentes disciplines.Malgré les explications des responsables du secteur qui invoquent le rajeunissement de l'élite nationale, nos capés ont visiblement manqué d'efficacité et d'abnégation. L'Algérie était présente dans la capitale mozambicaine avec une forte délégation de 400 membres dont 265 athlètes engagés dans 19 disciplines. D'autres pays, avec une participation beaucoup moins importante, ont réalisé de meilleurs résultats. La Tunisie, avec seulement 69 athlètes, avait terminé juste devant, à la 4ème position. Les 69 tunisiens ont ainsi réussi une bien meilleure récolte que nos 265 compétiteurs. On pourrait en dire autant des Egyptiens et des Sud-africains. Dorénavant, on devra être beaucoup plus exigeant dans le choix des éléments qui représenteront le pays dans ce type de compétitions. A quelques mois des Jeux olympiques de Londres (27 juillet- 12 août 2012), les responsables et les représentants du sport algérien ont beaucoup de pain sur la planche pour faire bonne figure ou, du moins, rééditer leurs performances précédentes. Pour cette 30ème olympiade, une attention particulière doit être accordée à l'excellence et aux disciplines qui réalisent de bons résultats. L'athlétisme, la boxe et le judo, qui ont toujours honoré les couleurs nationales, doivent bénéficier de meilleures conditions de préparation. Dans une moindre mesure, le handball, le football et la natation doivent aussi être encouragés. Mais dans les spécialités où l'on a peu de chances de réussir (escrime, gymnastique, cyclisme, lutte...) l'effort doit être relatif. En adoptant le critère de la performance, on assure une répartition plus équitable des subventions publiques, en créant un esprit de concurrence et de compétitivité entre les diverses fédérations concernées. A sept mois des JO de 2012, le temps nous est précieusement compté'
K. A.