Algérie

Du pain sur la planche...à billets



Du pain sur la planche...à billets
Les effets ou plutôt les dommages collatéraux de la décision de recourir au financement non conventionnel, ou plus familièrement, à la planche à billets, ne se sont pas fait attendre.Les cambistes du Square Port Saïd à Alger et ceux d'autres «places boursières», des plus grandes villes du pays, véritables baromètres de la «vraie» valeur de la monnaie nationale, n'ont pas raté cette aubaine pour «appliquer» les directives aux effets inflationnistes de l'Etat conjuguées à la panique générale et au malaise social. Le dinar a atteint son plus bas historique. 200 voire 210 dinars pour un euro est le prix affiché sur les tableaux invisibles du marché parallèle. A prendre ou à laisser. Même dans le circuit officiel de la Banque Centrale «qui fixe le taux de change», comme l'assurait, hier, le Premier ministre Ahmed Ouyahia devant les sénateurs, l'euro s'est envolé pour atteindre les 140 dinars. Anticipation ou «excès de zèle» boosté par «la rumeur», dixit encore Ouyahia qui ne dit pas quelles sont les mesures que l'Etat aurait prévues pour endiguer «cette activité illégale, mais qui peut prémunir contre la fausse monnaie», comme l'assurait en 2012, l'ancien ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia. Le Premier ministre qui récuse l'analyse selon laquelle le recours au financement non conventionnel préféré à l'endettement extérieur auquel on a fait recours par le passé, induit automatiquement une inflation à deux chiffres voire plus, assure que ce n'est pas de gaité de c?ur que cette décision difficile mais « souveraine» a été prise. Ce n'est même plus une option qui s'est présentée au gouvernement, c'est plutôt un «impératif», la seule solution qui évitera à l'économie nationale de «s'arrêter» si cette solution d'urgence imposée par la conjoncture actuelle dont l'origine est connue de tous, n'est pas appliquée dès le mois de novembre. C'est-à-dire dans un mois au maximum, prévient Ahmed Ouyahia qui avait pourtant promis que «l'Algérie sortira de la crise dans 3 ans». Le chef de l'exécutif avance plusieurs arguments, sept au total considérés comme des engagements, pour défendre sa feuille de route pour le redressement de l'économie nationale, assurant d'emblée que le financement non conventionnel qui ne va pas dépasser 5 ans selon lui, ne va pas servir à financer la consommation mais des projets de développement. Il s'est engagé au nom du gouvernement à entreprendre des réformes durant la même période sans pour autant dévoiler leur contenu. Des réformes, il y en a déjà eu. Résultat : un Fonds de régulation des recettes (FRR) épuisé depuis février, une dépendance totale aux hydrocarbures dont les prix (notre seule planche de salut dans l'immédiat) peinent à reprendre et un tissu industriel quasi-inexistant. Si l'on ne doute à aucun moment de la sincérité du Premier ministre, ce qui est sûr en revanche, c'est que le gouvernement aura du pain sur la planche pour redresser la situation.


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