Du pain dans le pétrin

Tout le monde l'a remarqué, dans de nombreux pays, on ne mange pas beaucoup de pain, comme ici chez nous. Les Européens ne sont pas très friands de pain, lorsqu'ils sont à table comme chez nous. Dans ces contrées qui peuplent le reste du monde, sur la table macache le pain roumi ni le pain « taa arab ». Il est quasiment absent au moment des grands repas. Les peuples d'ailleurs ne mangent pas trop de pain, ils n'accompagnent pas leurs plats avec des bouchées régulières de morceaux de pain comme chez nous. Sur leurs tables, c'est le va et vient des assiettes en tous genres, les bols de soupe et de sauces se bousculent, les fromages et plein d'autres choses occupent la table. Le pain est boudé et il n'est pas la base de l'alimentation.Ce n'est que rarement qu'il y a quelques tranches pour le décor de la table et pour calmer les envies. Il paraît que le pain est le principal problème du transit intestinal et du gonflement de la panse. Tous les obstacles de la mauvaise digestion se trouvent dans le gluten. Le gluten est une substance visqueuse comme de la glue élastique qui se trouve dans la farine, le blé et l'orge et qui contrarie le transit intestinal. Il n'y a pas de doute, nous sommes les rois du pain. Nous autres Algériens, « deymene », on a du pain sur la planche, sur la table, dans la bouche et dans le pétrin. Dans le bled avec le pain ou « el-khobz », on est ami jusqu'à la mort. C'est pour ça « Naatollou katla ! » pour ne pas mourir de faim. « Gagner son pain à la sueur de son front », est une belle devise, mais la qualité il faut voir ailleurs. Le pain stoppe la faim et remplit les boyaux, et c'est tout. Le pain est notre premier aliment pour stopper le gargouillement des intestins. Mais, il ne faut pas en abuser parce qu'il cause beaucoup de désagréments dans la panse.
Chez nous on dit de quelqu'un qui mange du pain avec le plat de résistance ou de la salade « rah idjaweze bel khobz ! » (Faire passer avec du pain).Tout le pain qui est produit chez nous, n'est pas mangé par les consommateurs qui l'achètent, et en fin de compte, finit en aliment de bétail pour faire le bonheur des animaux. Kayen ceux qui ne mangent pas de ce pain-là, ils préfèrent le pain maison, qui est plus délicieux. A chacun de voir comment consommer son pain. Il y a ceux qui le mangent arrosé d'une bouteille de gazouze, comme sur un chantier. Il y a aussi ceux qui préfèrent une baguette fendue au milieu et bien garnie de brochettes avec de la harissa. Il y a aussi ceux qui ingurgitent, du matin au soir, du pain sec avec de l'eau pour le faire descendre dans le ventre. « El faida we ras el mel », tant qu'il y a du pain il y a de l'espoir.