Du nouveau maccarthysme

La guerre est la pire invention de l'Homme depuis sa venue sur Terre. Peu importe que l'on soit d'un côté ou de l'autre. Mais quand la culture et le sport sont brandis comme une autre effroyable arme de destruction massive, c'est toute l'humanité qui est jetée dans la gueule du loup.Est-il besoin de dire que l'ostracisme antirusse n'est pas fait pour faire taire les armes ni épargner des vies innocentes ' Ostraciser un homme de culture ou un sportif de haut niveau à cause de sa foi ou sa nationalité, ressemble à s'y méprendre à l'innommable injustice faite aux musulmans volontairement assimilés à des « terroristes ».
Pis encore, l'islamophobie décomplexée qui sévit en direct sur les plateaux télé occidentaux, fait de l'odieuse sélection des réfugiés une «autre valeur» d'un monde occidental aveuglé par sa vision autiste du reste du monde. Que vous soyez musulman ou Noir, cela dérange la conscience du « monde dit libre». Une sorte de nouveau maccarthysme, cette propension de traquer «l'autre» qui ne nous ressemble pas ou ne partage pas les mêmes valeurs, est une grave atteinte à la dignité humaine et un amalgame discriminatoire très dangereux.
Pourtant, pour celui qui est présenté comme le garant de la Charte olympique, le Comité international olympique (CIO) pour ne pas le nommer, s'est toujours gaussé de la préservation du sport pour le laisser loin de toute accointance -ou immixtion- avec la politique, un v?u resté pieux parce que d'une inqualifiable hypocrisie. Des musiciens et compositeurs russes comme le célèbre Tchaïkovski, ou des écrivains de renom, y compris ceux qui ne sont plus de ce monde à l'exemple de Dostoïevski, sont frappés d'un ostracisme outrancier un peu partout en Europe et ailleurs. Le retour de manivelle risque d'être terrible pour ceux qui se prennent pour des « directeurs de conscience de l'humanité », quand il s'agira de dénoncer, encore et toujours, des assassinats sauvages de Palestiniens, la détresse des réfugiés libyens, yéménites, syriens ou sahraouis.