Créée durant les années 90 pour la prise en
charge des centaines de milliers de travailleurs réduits au chômage à cause des
licenciements massifs induits par le changement de politique économique et
sociale de l'Algérie, la CNAC (Caisse nationale d'assurance chômage) s'est
tournée à partir de 2004 vers le soutien à la création de petites entreprises
par les chômeurs. Ainsi et alors que l'ANSEJ prenait en charge les promoteurs
chômeurs âgés de 21 à 35 ans, la CNAC s'occupait de ceux ayant entre 35 et 50
ans en les accompagnant techniquement et financièrement jusqu'à la maturation
du projet. Plusieurs difficultés sont apparues au cours des années comme le
refus des banques de prendre des risques, la lenteur dans le traitement des
dossiers, pour ne citer que ces deux exemples, et ont quelque peu atténué les
effets bénéfiques de ces dispositions en faisant reculer les promoteurs
chômeurs qui voyaient leurs efforts demeurer vains à cause de considérations
bureaucratiques.
Aussi, et pour faciliter à cette catégorie de citoyens la création
de petites entreprises afin de participer à la lutte contre le chômage, l'Etat
a décidé d'alléger les procédures et de modifier certaines dispositions pour
faire bénéficier un plus grand nombre de personnes de ce dispositif hautement
économique. Et c'est ainsi que deux décrets, l'un présidentiel et l'autre
exécutif, sont venus modifier et compléter les textes en vigueur qui existaient
jusque-là: le décret présidentiel n°10/156 du 20 juin 2010 et le décret exécutif
n°10/158 du 20 juin 2010 et qui ont apparu dans le Journal officiel n°39. Parmi
les nouveautés introduites par ces textes, nous trouvons la tranche d'âge prise
en charge par la CNAC qui était comprise entre 35 et 50 ans sera désormais
comprise entre 30 et 50 ans, les responsables ayant remarqué que les citoyens
chômeurs âgés entre 30 et 50 ans représentent un pourcentage élevé des
potentiels promoteurs.
La
nationalité algérienne est désormais exigée pour pouvoir bénéficier des
dispositions de la CNAC alors qu'elle ne l'était pas auparavant. En outre,
l'inscription à l'ANEM devra être maintenant d'au moins un mois au lieu des 6
mois demandés avant ces modifications. L'extension des entreprises ayant réussi
leur lancement est désormais possible et bénéficie des mêmes dispositions que
la création. L'autre grande nouveauté est que le montant maximum de
l'investissement est de 1 milliard de centimes au lieu de 500 millions de
centimes jusque-là alors que le montage financier suit le mouvement avec un apport
personnel du promoteur de 5% quand l'investissement est égal ou inférieur à 500
millions de centimes, celui de la CNAC est de 25% alors que les banques
accordent un prêt à taux bonifié représentant 70% du montant de
l'investissement. Quand l'investissement dépasse les 500 millions de centimes,
le promoteur devra participer par 10% du montant.
Parmi les nouveaux avantages introduits par les derniers décrets,
nous trouvons les dépenses liées à la formation des promoteurs chômeurs qui
sont prises en charge par la CNAC en plus de l'étude et de l'expertise des
dossiers. Tous les avantages fiscaux et douaniers dont bénéficiaient ces
promoteurs sont maintenus autant durant la phase de maturation que durant celle
d'exploitation. Toujours afin de faciliter la prise en charge des promoteurs
chômeurs en réduisant les délais de maturation, il est créé un comité de
sélection, de validation et de financement des projets qui se réunit deux fois
par mois pour l'étude des dossiers. Ce comité qui avait une présidence tournante
sera dorénavant présidé par le représentant de la CNAC uniquement et est
composé de représentants de la CNAC, des cinq banques publiques, du service
financier de la CNAC, des chambres professionnelles concernées auxquels
viendront s'ajouter, comme nouveauté, ceux du wali, de la direction de l'emploi
de la wilaya, du CNRC, de la direction des impôts, de l'ANEM. Une fois le
projet étudié et accepté par ce comité, une attestation d'éligibilité et de
financement est délivrée au promoteur alors que la banque qui financera le
projet sera désignée séance tenante, et disposera de 2 mois au maximum pour
l'étude du dossier par ses services financiers.
En
plus de toutes ces nouveautés, il y en a une de taille qui consiste en le dépôt
par la CNAC de toutes les demandes auprès des institutions comme le CNRC, les
impôts ou la banque qui constituait un véritable parcours du combattant pour le
promoteur obligé de se présenter avec son dossier au niveau des agences
bancaires pour demander un hypothétique financement qui était refusé dans la
majorité des cas. Enfin, il y a lieu de noter que le directeur régional de la
CNAC de Blida, M. Hadid Noureddine, ainsi que celui de l'agence de Blida, M.
Aït Hamlat, lancent un appel aux autorités locales (APC et daïras) pour l'identification
des activités propres à chaque région.
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Posté Le : 14/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com