Algérie

Du lait de chamelle au petit déjeuner '



En règle générale, le lait de chamelle ne se vend pas. Il est consommé par l'éleveur et sa famille.
Le surplus de production est destiné à  l'offrande. Produit délicat, hautement nutritif, il est synonyme de douceur et d'amabilité. On l'offre aux hôtes de passage, aux personnes malades ou démunies. Son conditionnement en Algérie remonte à  peine à  trois ans. Plusieurs laiteries de Ghardaïa, notamment Safilait et Pâturages du M'zab ont lancé entre 2007  et 2008 de nouveaux produits laitiers à  base de lait de chamelle. Un conditionnement moderne allant d'un demi à  un quart de litre. Fruit d'une réorganisation de la collecte de lait cru à  travers la wilaya de Ghardaïa, la revalorisation du lait de chamelle a suscité un engouement chez les petits éleveurs et un retour à  l'activité pour ceux qui l'avaient abandonnée auparavant. L'exemple de Ghardaïa qui se positionne actuellement en wilaya leader dans la filière lait dans le sud du pays et capitale du siège régional interprofessionnel du lait du sud-est avec une production de plus de 23 millions de litres de lait, dont 2 millions litres de lait de chamelle devrait àªtre encouragé dans les zones potentielles d'élevage camelin principalement à  El Oued, Tamanrasset et Illizi, mais aussi et à  un degré moindre Ouargla, Adrar, Béchar et Tindouf. Les chercheurs algériens sont formels, les potentialités sont grandes et méritent un intérêt particulier des pouvoirs publics afin d'accompagner le développement des systèmes d'élevage camelin vers l'intégration dans des logiques marchandes en matière de production laitière. Il y va de la sécurité alimentaire du pays classé comme zone aride du fait de ses 80% de territoire steppique et saharien et dont une frange de la population, justement celle habitant les zones camelines potentielles se nourrit principalement du lait en poudre reconstitué alors que la valorisation d'espèces rustiques comme le dromadaire et la chèvre peuvent contribuer à  la sécurité alimentaire des populations d'autant plus que l'état des connaissances sur le produit «lait de chamelle» et sur les systèmes de production cameline est en évolution de part le monde.
L'expérience de pays voisins comme la Mauritanie est édifiant. La situation qui prévaut en Algérie se caractérise par une marginalisation de l'élevage camelin par rapport au bovin et ovin, tandis que la production laitière échappe à  une estimation réelle du fait de cette marginalisation qui en fait un produit d'autoconsommation.                 
 


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