Algérie

Du fond du c'ur il a parlé, en chirurgie cardiaque il a été opéré



Je me tais et je vais laisser les montagnes parler, peut-être que ce sont elles qui réveillent les c?urs. Je souhaite être dans une tombe, comme ça je ne verrais pas la lune recouvrir mon pays... vous n'avez qu'à réveiller Ben Boulaïd et le laisser voir, il nous expliquera, moi je me tais et laisse parler la mer, ma parole ne compte pas.»Ce poème, écrit en algérien et traduit ici en français, vient d'une cellule de prison où Mohamed Tadjadit vient de fêter à moins de 30 ans son 1er novembre 2021. Il ne s'agit pas de juger les juges ou de discourir sur l'autocratie mise en place par Gaïd Salah, mais de se demander ce qu'auraient pensé les Six de Novembre, Ben M'hidi, Boudiaf, Ben Boulaïd, Bitat, Didouche et Krim, tous morts, dont deux tués par des Algériens après l'indépendance. On ne sait pas et on ne sait pas encore qui va être touché par la grâce présidentielle décidée pour ce 1er novembre, 3000 détenus à élargir, en majorité de petits délinquants, voleurs de sacs à main, de poules et de pommes de terre. On sait juste que tous les contre-pouvoirs ont été mis au pas, le premier, l'Exécutif, stérilisé par le chantage, soumission ou licenciement, le second, législatif, par l'argent et le clientélisme, le troisième, judiciaire, par les nominations et mutations, le quatrième enfin, le pouvoir médiatique, à dissoudre dans du formol.
Le 22 octobre, à l'occasion de la Journée nationale de la presse, le Prix du Président a d'ailleurs été entre autres décerné à Lalla TV pour un reportage plagié d'une chaîne TV, Djazairia One, ironie du sort, dissoute par le gouvernement. C'était le seul article mis en ligne sur le site en question, quelques jours avant la remise du prix du Président. Une grosse escroquerie que le ministre de la Communication n'a pas vue, occupé à étaler son discours sur la promotion de la liberté de la presse. Selon des sources bien informées, le jeune poète Mohamed Tadjadit aurait de sa cellule beaucoup ri ce jour-là.
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