Algérie - A la une

du financement de la production audiovisuelle en Algérie



A quelques jours du Ramadhan, le groupe Echourouk TV a subi un véritable coup tordu par l'arrêt de production de ses deux principales oeuvres ramadhanesques. Si le groupe a affirmé dans un communiqué que les raisons de l'arrêt de ses deux importantes productions sont d'ordre financier, cette affaire cache d'autres choses que nous n'allons pas révéler dans cette chronique. Cependant, elle relance la question de l'origine des financements des chaînes. Dans cette problématique, seule la télévision publique possède une traçabilité sur l'origine des financements de sa production. La majorité des chaînes ou une partie d'entre elles, possède une source plus au moins établie du financement de sa production. Si Ennahar TV et Echourouk TV financent leurs productions avec les sponsors et les recettes publicitaires de leurs journaux, si Dzaïr TV, Numidia TV, El Djazaïria One sont financées par l'apport des fortunes de leurs propriétaires, de puissants hommes d'affaires, elles demeurent encore fragiles sur le plan des finances. Les autres chaînes demeurent otages de l'absence de financement. La réduction de la facture publicitaire et la fermeture des agences internationales en publicité, à l'image de Ddbmmc et de Ogilvy, va créer une grave crise publicitaire durant ce mois sacré.L'arrêt des deux importantes productions d'Echourouk TV va créer un déséquilibre en matière de recette publicitaire. Si l'Entv a investi dans plus de sept productions pour ce Ramadhan, pour une somme d'environ 250 millions de DA, les autres chaînes n'ont pas investi autant pour ce Ramadhan. La recette publicitaire des chaînes algériennes durant le Ramadhan dernier approchait les 800 millions de DA. Cette recette a chuté à moins de 400 millions de DA (soit 40 milliards de centimes). La majorité des opérateurs de téléphonie mobile, de constructeurs automobiles, ont réduit de plus de 70% d'Iptv (Investissement publicitaire TV). Il ne reste que les petits annonceurs, comme les vendeurs de café, de boissons gazeuses et surtout de jus. Sur ce plan, la majorité des grandes marques a réduit son budget de sponsoring.
Certaines entreprises ont annulé leur sponsoring pour des émissions culinaires et même certaines productions durant ce Ramadhan. Le retrait de la série comique Raïs Corso a obligé certains sponsors à migrer de la chaîne Echourouk TV vers d'autres chaînes, sans respecter les règles du contrat qui avait été signé auparavant. La situation de la chaîne a créé un précédent dans le monde de l'audiovisuel, au moment où aucune chaîne n'a donné ni le montant d'investissement pour ce Ramadhan ni le montant de fonctionnement de leur chaîne. A cela s'ajoute l'absence d'information sur l'origine de financement de certains produits.
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