Algérie

Du démarrage timide à l'emballement, les partis politiques tentent de séduire l'électorat



Du démarrage timide à l'emballement, les partis politiques tentent de séduire l'électorat
La campagne pour les élections locales du 29 novembre prochain, s'est emballée au fil des jours, à Constantine, après un démarrage plutôt timide, a-t-on constaté.
L'entrée en action des responsables de formations politiques considérées comme des "ténors" est en partie responsable de ce regain d'intérêt, même si la population constantinoise reste partagée quant aux enjeux de ce double scrutin.
Les panneaux d'affichage, notamment au centre-ville, attirent de plus en plus de monde et provoquent même, parfois, des attroupements. Entre réel intérêt et curiosité, les citoyens s'arrêtent pour "scruter" les visages des candidats des différentes formations politiques engagées dans la course aux APC et à l'APW et ne se font pas prier pour donner leurs avis.
Mourad M., 28 ans, confie essayer de reconnaître les visages des personnes pour lesquelles il va voter car il estime que "l'important est de ne pas se fier aux seuls nom et prénom".
Rencontré devant le panneau d'affichage des allées Benboulaïd, non loin du square Ahmed Bey, ce fonctionnaire se dit convaincu que l'emploi et le logement doivent être "la priorité de nos élus qui ne doivent pas non plus oublier l'hygiène et l'amélioration du cadre de vie des citoyens".
Il avoue que c'est "mû par cet espoir qu'il se rendra au bureau de vote, le jour du scrutin".
Ne pas se dire qu'ils sont "tous pareils"
Abondant dans le même sens, Amine R., 35 ans, enseignant de son état, affirme quant à lui se sentir "concerné par cette élection", d'autant, ajoute-t-il, qu'il y va de "l'avenir de (sa) ville". Pour lui, "il ne faut surtout pas tomber dans le fatalisme et dire qu'ils sont +tous pareils+, sinon les choses n'évolueront pas". Kamelia N., 22 ans, étudiante en psychologie ne semble pas partager la même opinion et pense que les élections à venir "ne seront pas différentes des précédentes". Elle considère que le vrai changement "n'est pas à l'ordre du jour dans la gestion des collectivités locales". Son compagnon, Mohamed A., commerçant, enchaîne et affirme "ne pas croire qu'il y aura du changement avec ces élections car les citoyens, échaudés, ont de moins en moins confiance dans les élus". D'ailleurs, dit-il, "ce sont les mêmes visages qui reviennent à chaque élection".
Hanane Z., 28 ans, militante dans un nouveau parti politique, intéressée par la conversation, intervient pour appeler à "plus d'optimisme". Pour cette jeune femme, "il faut se mobiliser, conscientiser la population et lui faire connaître les enjeux de cette élection pour la convaincre d'aller voter".
Pour cela, "le travail de proximité demeure l'unique manière de convaincre", a-t-elle estimé.
Les citoyens "suffoquent" des salles fermées et des meetings sans interaction, insiste à dire Hanane Z. 28 ans, militante au sein d'un nouveau parti, rencontrée devant la maison de culture Al Khalifa.
"Mieux connaître les programmes avant de se décider"
Une femme au foyer de 45 ans, Leïla B., croisée rue Abane Ramdane, affirme qu'elle "ira voter le 29 novembre, car (elle) considère que c'est un devoir", même si elle avoue ne pas avoir encore décidé pour quelle liste elle donnerait sa voix. Elle attend de "mieux connaître les programmes des uns et des autres".
Sa fille Sihem, 20 ans, étudiante en sciences politiques, est encore plus enthousiaste : "il est essentiel de voter sinon pourquoi parler de démocratie '", s'est-elle interrogée avant de fustiger "ceux qui critiquent des hommes avant même de leur avoir donné une chance".
Au palais de la culture Malek Haddad, théâtre de l'essentiel des meetings de campagne se tenant à Constantine, les citoyens, là encore, sont divisés. "Les citoyens sont invités à voter pour des noms dont la candidature n'obéit pas forcement à des critères de compétence, mais plutôt à des calculs purement politiciens", observe Mohamed B, 45 ans, qui ne voit pas "pourquoi les partis politiques s'entête à mettre dans leurs listes des +revenants+ dont il est de notoriété publique qu'ils ont failli dans la gestion des collectivités locales".
En attendant la date fatidique du 29 novembre 2012, les 18 formations politiques engagées dans la course aux APC et à l'APW de Constantine tentent de convaincre les électeurs avec un important "carrousel" de leaders politiques qui n'hésitent pas à se déployer à travers l'ensemble des communes, misant sur le travail de proximité, au fin fond des quartiers populaires.
Pour A.B, candidat sur une liste d'APC, "le plus important est d'être sincère et regagner la confiance du citoyen en tâchant de ne pas lui promettre n'importe quoi". Une sentence qui ne manque pas de faire sourire Sihem, l'étudiante en sciences politiques, qui glisse presque à mi-voix que "c'est bien là tout le problème".
En attendant jeudi 29 novembre 2012, les partis politiques, à Constantine, n'abdiquent pas et tentent de séduire l'électorat par tous les moyens.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)