Du cran pour plus de femmes sur le grand écran

Réservée, de bout en bout, aux femmes cinéastes, la première édition des Journées internationales du film féminin, dédiée à la Palestine, se tiendra du 28 au 30 novembre au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, à Alger, sous le patronage du ministère de la Culture. Il s'agit d'une première dans les annales du cinéma algérien dans la mesure où ce sont exclusivement des femmes qui ont initié cet évènement organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC). Dans une conférence de presse tenue hier à Dar Abdellatif (siège de l'AARC) à Alger, la coordinatrice générale de ces journées cinématographiques, la réalisatrice Baya El Hachemi, a indiqué que l'objectif de cette manifestation culturelle est d'impliquer davantage la gent féminine dans les grands circuits du cinéma, notamment la réalisation et la production, domaine traditionnellement réservé aux hommes cinéastes. « Il y a très peu de films réalisés par des femmes, et pas un seul en tant que productrices », déplore-t-elle en soulignant que cette occasion ouvrira un espace d'échange d'expériences notamment avec les cinéastes étrangères. Plusieurs pays (Canada, Liban, Espagne, Maroc, Tunisie) seront en effet représentés par des réalisatrices, scénaristes, enseignantes, universitaires spécialisées dans le septième art, directrices de festival, tandis que l'Algérie sera représentée par, entre autres, Yamina Bachir Chouikh, Fatma-Zohra Zamoum ainsi que par des étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle, l'Ecole des Beaux-Arts d'Alger et l'Ecole d'audiovisuel d'Ouled Fayet. « A travers ces journées, nous visons également l'institutionnalisation d'un festival algérien réservé au cinéma féminin en coopération notamment avec le ministère de tutelle » appelant, à cette occasion, les hommes et les femmes d'affaires à investir et s'investir pour l'instauration d'un cinéma industriel. Un programme riche et varié a été élaboré autour de trois thèmes, à savoir le financement, la formation et la coproduction. Des conférences-débats (le cinéma féminin et la résistance pendant la guerre, la formation via Internet, le scénario et l'adaptation, le financement cinématographique...) seront orgaisées tout au long de l'évènement, qui verra également la projection de courts métrages réalisés par de jeunes cinéastes, et l'animation d'ateliers spécialisés dans la comédie, le montage et la formation.