Algérie

Du copiage au cafouillage Edito : les autres articles



Du copiage au cafouillage Edito : les autres articles
Ce ne sont pas les affectations budgétaires qui suscitent le débat et mettent à mal la cohésion gouvernementale en Algérie, mais la conduite à tenir face à des cas de tricherie dans les centres d'examen de fin d'année scolaire. Le suspense est maintenu au plus haut niveau, pendant des jours, sur les décisions devant être appliquées pour sauver la crédibilité de la dernière session du bac. La fermeté affichée à la publication des résultats est vite battue en brèche par les autorités politiques qui cultivent invariablement, et dans tous les secteurs de la vie nationale, l'art d'éteindre les foyers de tension sociale. Les manifestations dans la rue des candidats au bac sanctionnés pour tricherie ont amené le Premier ministre à annoncer la levée des sanctions, permettant à tous les recalés pour cause de fraude de repasser l'examen l'année prochaine. Le ministre en charge du secteur avait, de son côté, plaidé pour une étude des dossiers au cas par cas, où la scolarité des candidats serait prise en compte. Une semaine après l'annonce des résultats, les responsables concernés par le dossier ne se sont toujours pas accordés sur la marche à suivre.Si des candidats au bac ont «copié» lors des épreuves, les membres du gouvernement n'ont pas manqué de cafouiller dans la gestion de l'après-examen. A la confusion observée au niveau gouvernemental, à la suite des scènes de désordre dans des salles d'examen du bac, s'ajoute la perplexité devant certaines déclarations qui semblent faire fi de toute logique. Ainsi, le ministère de l'Education nationale fait savoir qu'«un allègement des mesures punitives est possible, si des cas de fraude ne sont pas confirmés». Il serait incompréhensible et inadmissible d'alléger uniquement au lieu de lever complètement les sanctions lorsque la tricherie n'est pas établie. Il faudra tenir compte du principe du «bénéfice du doute» en faveur des lycéens mis sur le banc des accusés, puisque le bac de cette année a fini par prendre les contours d'une procédure judiciaire, où l'on n'hésite pas à parler «d'accusation et de preuves de fraude». Des syndicats de l'éducation s'élèvent contre «l'impunité» qui serait encouragée par le Premier ministre et réclament des sanctions sévères contre les candidats «coupables» de triche.
Il est, en vérité, difficile de démêler en quelques jours un écheveau qui s'est tissé durant des années. Avant de devenir des scènes de copiage, le désordre dans les salles d'examen, en juin dernier, était né d'une contestation des sujets de philosophie que les candidats considéraient «hors programme». Cet épisode d'un baccalauréat à rebondissements est la conséquence directe de l'institution du fameux «seuil» des cours retenus pour les examens, que les lycéens avaient obtenu depuis plusieurs années à la suite des protestations contre la surcharge des programmes. Cette concession faite par les autorités, toujours dans le souci de préserver la paix sociale et sans se préoccuper des retombées pédagogiques, n'avait pas été, alors, dénoncée par les syndicats d'enseignants qui sont massivement montés au créneau ces derniers jours.


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